Fiasco Phénix : encore aussi présent après 9 ans, quoiqu’en dise le gouvernement  

Neuf ans après le lancement du système de paye Phénix, l’AFPC continue d’exiger que le gouvernement dédommage les dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux qui ne sont toujours pas payés correctement. 

« Le fédéral banalise les ratés de Phénix et ce sont les travailleuses et travailleurs qui en pâtissent, ces mêmes personnes qui assurent la bonne marche du pays », s’insurge Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Ça fait bientôt une décennie qu’il n’arrive pas à payer son personnel correctement et à temps, ce qui est pourtant le premier devoir d’un employeur. » 

Le gouvernement avait promis que l’intelligence artificielle et l’automatisation lui permettraient d’éliminer l’arriéré de dossiers de paye non traités, mais on attend toujours qu’il s’exécute et qu’il respecte les échéances qu’il s’est lui-même fixées. Au 29 janvier, 372 000 dossiers attendaient toujours, ce qui est à peu près le même nombre qu’il y a cinq ans. Bien des fonctionnaires doivent patienter des années avant que leur problème de paye soit réglé.  

« Ce n’est vraiment pas joyeux pour les personnes touchées et leur famille. Certaines ont dû repousser leur retraite, d’autres n’arrivent toujours pas à se faire payer correctement depuis qu’elles ont changé de poste, tandis que d’autres craignent qu’on leur réserve le même sort au retour d’un congé parental, ajoute DeSousa. Trois fois sur quatre, le gouvernement n’arrive pas à respecter le délai de traitement de ces dossiers, et l’attente se prolonge. À ce rythme, il faudra 10 ans de plus avant d’en venir à bout. Ça dépasse l’entendement. »  

Gare à Phénix 2.0!  

Le système de paye Dayforce, qui doit remplacer Phénix, fait l’objet de tests dans plusieurs ministères. Les membres de l’AFPC qui ont assisté à des démonstrations ont constaté qu’il est loin d’être parfait.  

Le gouvernement doit tirer des leçons du fiasco Phénix s’il ne veut pas reproduire les mêmes erreurs. L’AFPC continuera de lui demander des comptes et de réclamer un système de paye qui fonctionne vraiment. 

Actualiser le dédommagement Phénix  

En 2020, l’AFPC a obtenu au nom de ses membres un dédommagement général et une indemnisation pour répercussions graves afin de compenser les torts causés par Phénix entre 2016 et 2020. Elle demande maintenant au Conseil du Trésor de négocier formellement la prolongation de la période visée par ces mesures au-delà du 1er avril 2020 pour tenir compte des dommages que causent encore les problèmes de paye. Tant que les fonctionnaires fédéraux ne seront pas payés correctement et à temps – tout le temps – ils mériteront des dommages-intérêts supplémentaires. 

Les chiffres ne mentent pas 

Soucieuse d’illustrer l’ampleur du fiasco et son incidence sur les travailleuses et travailleurs, l’AFPC a créé un tableau de bord Phénix, qui fournit des données à jour sur la situation : des centaines de milliers de mouvements de paye en attente, des délais de traitement honteux et des problèmes qui auraient dû être résolus depuis des années. Voici un aperçu des statistiques :  

  • Seulement 26 % des mouvements de paye sont traités conformément aux normes de service du gouvernement. 
  • Plus de 200 000 problèmes de paye remontent à plus d’un an. Certains traînent depuis plus de cinq ans. 
  • Plus de 51 000 dossiers de cessation d’emploi ne sont pas réglés. Des personnes retraitées, étudiantes et occasionnelles attendent toujours leur indemnité de départ ou de vacances ou leur dernière paye.  
  • Près de 9 000 dossiers de mutation sont en attente. Des fonctionnaires ayant changé d’emploi, obtenu une promotion ou pris un congé attendent toujours d’être payés correctement – depuis deux ans dans certains cas. 

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27 Février 2025