La vérité sur la lutte salariale du personnel de soutien des Forces militaires

Après l’échec de la reprise des pourparlers entre le personnel de soutien des bases militaires et l’employeur la semaine dernière, Ian Poulter, chef de la direction des Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (l’employeur), a envoyé un courriel au personnel dans lequel il étrille le syndicat.

Dans son message, M. Poulter a affirmé que « l’AFPC-UEDN s’entête à refuser l’offre de l’employeur », en faisant valoir que son offre – 12 % sur trois ans – est supérieure à l’augmentation de 12 % sur quatre ans acceptée par le groupe PA (Services des programmes et de l’administration), et donc suffisante.

Mais il a omis un détail crucial : l’énorme fossé salarial entre les deux groupes. En effet, le salaire annuel moyen des civils aux Forces canadiennes, qui comptent parmi les travailleuses et travailleurs les moins bien payés de toute la fonction publique, se chiffre à 43 300 $, comparativement à 71 600 $ pour le groupe PA. De toute évidence, une augmentation de 12 % est bien plus avantageuse sur un salaire plus élevé. On ne compare pas des pommes avec des oranges.

M. Poulter essaie de mener les membres en bateau pour mettre fin à la grève. N’oublions pas que son offre est également inférieure aux recommandations de six commissions de l’intérêt public, sans compter qu’elle ne contribue en rien à l’établissement d’une grille salariale nationale.

L’employeur continue de prétendre qu’il n’a pas plus d’argent à investir dans les salaires. Pourtant, il a les moyens de payer des briseurs de grève et des services de sécurité privés pour surveiller les grévistes.

Ça lui coûte plus cher de prolonger la grève que de conclure une entente juste et équitable.

L’employeur a montré qu’il se fiche complètement du bien-être et de la dignité de son personnel. Son entêtement ne fait que prolonger la grève et alourdir les contraintes financières de nos membres.

On n’a pas d’autre choix que de serrer la vis pour dénoncer cette injustice. On va continuer de porter notre message au ministre de la Défense et aux autres décideurs du Parlement jusqu’à ce qu’ils interviennent pour que nos membres reçoivent enfin une offre juste et équitable.

D’autres perturbations à l’horizon

Malgré les grands froids cette semaine, les membres ont gardé le moral sur les piquets de grève et continué de faire monter la pression sur l’employeur à coup de perturbations.

Mardi, les grévistes se sont rassemblés devant le Collège militaire royal de Saint-Jean à l’occasion d’une conférence sur le leadership pour exiger une solution à la grève. Près de 150 personnes représentant les membres de Montréal, Saint-Jean, Valcartier, Bagotville, Ottawa, Kingston et Petawawa étaient de la partie. Elles ne sont certainement pas passées inaperçues en faisant retarder le début de la conférence!

Mercredi, plus de 130 grévistes de cinq bases militaires ont distribué des tracts devant un immeuble d’Ottawa où l’employeur tenait une autre conférence. Plus tard dans la journée, les membres ont perturbé la circulation à l’entrée d’un immeuble de la Défense nationale situé dans les environs.

Solidarité! 

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1 Mars 2024