Aujourd’hui marque le septième anniversaire du fiasco Phénix. Depuis le lancement de ce fameux système, plus de la moitié des fonctionnaires fédéraux ont été trop payés, sous-payés ou payés par intermittence, ont attendu longtemps leur indemnité de départ ou ont été placés au mauvais échelon. Et ce n’est pas fini.

Tous les jours, les membres de l’AFPC qui ne savent plus où donner de la tête demandent à notre équipe d’intervention Phénix de les aider à résoudre leurs problèmes de paye. En sept ans, nous en avons a vu de toutes les couleurs.

Payer son personnel correctement et à temps est essentiel à la relation d’emploi. Comment se fait-il que le gouvernement fédéral – le plus important employeur du pays – ne le fait pas alors que d’autres employeurs y arrivent? Après sept ans, la question se pose.

Où en sommes-nous?

Il y a actuellement 418 000 problèmes de paye qui attendent d’être traités. Le gouvernement s’était engagé à réduire l’arriéré, mais les problèmes continuent de s’accumuler au rythme de 10 % par année depuis 2018.  

Ces jours-ci, ce sont les personnes qui quittent la fonction publique ou qui changent de ministère qui doivent particulièrement s’armer de patience.

En effet, plus de 48 800 dossiers de cessation d’emploi ou de retraite de membres de l’AFPC n’avaient pas encore été traités au 19 janvier. Certains remontent à deux ou trois ans et parfois plus. Et dire que la norme de service pour le traitement de ces dossiers est de 20 jours! Bref, les membres qui sont partis travailler ailleurs attendent toujours leur indemnité de départ ou l’encaissement de leurs congés compensateurs ou annuels. Dans le cas des départs à la retraite, il est impossible d’établir le montant exact des prestations avant la fermeture des dossiers.

En ce qui concerne les mutations, le Centre des services de paye a confirmé qu’en janvier dernier, il y avait plus de 16 000 dossiers à régler. Cela veut dire que ces membres attendent des années avant d’être payés à leur nouveau taux de rémunération et d’avoir accès aux congés qui leur reviennent. La norme établie pour le traitement des dossiers de mutation est de 45 jours ouvrables, mais 28 % des 16 000 dossiers traînent depuis plus d’un an.

Le traitement particulièrement lent de ces dossiers s’ajoute à la longue liste des problèmes de paye que rencontrent nos membres.

En l’absence d’un système fiable, les fonctionnaires continuent de subir les mêmes angoisses : ils mettent leur carrière en veilleuse, refusant promotions et mutations par crainte d’être victimes des ratés de Phénix.

Que revendique l’AFPC?

Le fiasco Phénix est une honte nationale qui mine encore la vie de dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs, mais le gouvernement n’a toujours pas fait le nécessaire pour rectifier la situation. 

À l’occasion du septième anniversaire de Phénix, nous continuons de demander au gouvernement : 

• d’embaucher davantage de spécialistes de la rémunération pour éliminer l’arriéré et réduire le nombre de nouveaux cas qui s’ajoutent tous les jours; 
• de cesser de recouvrer les trop-payés tant qu’ils ne sont pas fondés sur des données fiables; 
• de négocier un dédommagement général pour les problèmes de paye qui persistent et de traiter les réclamations au-delà de 2020, l’année d’échéance de l’entente précédente; 
• de lancer une enquête nationale sur le fiasco Phénix afin qu’un tel désastre ne se reproduise plus jamais; 
• de mener de véritables consultations sur le remplacement de Phénix avec les syndicats. Le gouvernement ne peut lancer un nouveau système de paye sans consulter l’AFPC et ses membres qui travaillent au Centre des services de paye. 

Le gouvernement doit agir de toute urgence pour régler les problèmes de paye qui s’accumulent et appliquer les solutions nécessaires pour mettre un terme au fiasco Phénix.

Si vous ou une personne de votre connaissance avez besoin d’aide pour régler un problème de paye, communiquez avec l’équipe d’intervention Phénix de l’AFPC en choisissant l’une des options du menu déroulant « Sujet du message ».