Le 7 février, Alex Silas, aujourd’hui vice-président exécutif national de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), a été arrêté sur un piquet de grève pour le simple fait d’avoir appuyé le personnel de soutien des bases militaires.
Dans une réaction excessive, la Couronne a déposé cinq accusations au criminel contre M. Silas, qu’elle retire toutes aujourd’hui.
L’AFPC applaudit cette décision, puisque l’arrestation n’aurait jamais dû avoir lieu. Cette stratégie d’intimidation visait à saper le moral des centaines de civils des bases militaires qui manifestaient en toute légalité devant le Centre des opérations du renseignement interarmées de la Défense nationale, à Ottawa.
« Cette manœuvre d’intimidation révoltante avait pour but de décourager et d’effrayer nos membres », s’indigne Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Notre grève est légale, et notre syndicat continuera à défendre notre droit de débrayer. Le retrait des accusations représente une victoire importante pour les travailleuses et travailleurs. Je suis contente qu’Alex puisse mettre toute cette histoire derrière lui; ça nous permettra de planifier ensemble l’avenir du syndicat. »
L’arrestation d’un dirigeant élu de l’AFPC est une tentative flagrante de décourager l’exercice du droit de grève et d’affaiblir le pouvoir de négociation du syndicat. De plus, le recours à une telle tactique représente un gaspillage de temps et de ressources pour les forces de l’ordre, en plus d’alourdir un système de justice déjà surchargé.
Aujourd’hui, les travailleuses et travailleurs ont une bonne raison de célébrer : une fois de plus, leur droit de grève a été reconnu comme un élément essentiel du processus démocratique canadien. Personne ne devrait craindre de représailles pour avoir employé des moyens de pression ou soutenu une grève.
« Je suis satisfait de la tournure des événements, confie M. Silas. Je suis aussi très reconnaissant envers ma conjointe, ma famille et mon syndicat pour l’élan de solidarité que j’ai reçu du mouvement syndical et de ma communauté. Cette situation n’a fait que renforcer ma détermination. Notre lutte est juste, et on continuera de se battre au nom des travailleuses et travailleurs de partout. »
En dernier ressort, les grèves et les autres moyens de pression sont des outils de négociation fondamentaux. L’AFPC défendra toujours le droit de débrayer et continuera de l’exercer, quand ses membres l’y autorisent, pour serrer la vis à l’employeur.