Négo des enjeux communs : il est temps de faire de la conciliation travail-vie personnelle une priorité 

Alors que le Canada demeure aux prises avec la pandémie, le gouvernement fédéral devrait donner l’exemple en utilisant le télétravail et le droit à la déconnexion pour améliorer la conciliation travail-vie personnelle. Or, durant les négociations sur les enjeux communs qui se sont déroulées du 31 janvier au 3 février, le Conseil du Trésor a montré clairement qu’il n’en voit pas la nécessité.

La pandémie a bouleversé la manière dont nos membres travaillent. Nous avons continué à servir la population de nos domiciles, aussi bien que nous le faisions au bureau, ce qui prouve que l’heure est venue de repenser l’organisation du travail. Selon les résultats du sondage mené par l’AFPC auprès les fonctionnaires fédéraux, trois répondants sur quatre travaillent surtout à distance depuis le début de la pandémie. En outre, 90 % des répondants veulent rester en télétravail après la pandémie.

La proposition de l’AFPC donnerait à ses membres le choix de faire du télétravail ou non selon ce qui leur convient le mieux. Elle décrit aussi la marche à suivre pour les ententes de télétravail et prévoit des mesures pour que le personnel ait l’équipement nécessaire et pour que les demandes ne soient pas refusées sans motif valable.

Le Conseil du Trésor a refusé notre proposition au motif qu’elle n’était pas nécessaire étant donné sa Directive sur le télétravail. Or, la politique gouvernementale, qui est entrée en vigueur en avril 2020, est déjà dépassée après deux ans de pandémie et accorde beaucoup trop de pouvoir discrétionnaire aux gestionnaires, ce qui peut mener au traitement discriminatoire de certaines personnes.

Le télétravail fait maintenant partie du quotidien de la plupart de nos membres et jouit de l’appui de la majorité de la population canadienne; il est donc grand temps de l’intégrer dans nos conventions collectives. 

Le droit à la déconnexion

L’AFPC réclame aussi le droit à la déconnexion. Le recours répandu au télétravail a brouillé la distinction entre la vie professionnelle et la vie privée. Actuellement, les employeurs profitent de l’usage généralisé des téléphones intelligents et d’autres appareils pour obliger leur personnel à travailler au-delà de leur journée de travail. Une personne interrogée dans le cadre du sondage de l’AFPC sur cinq a affirmé se sentir obligée de consulter ses courriels ou de travailler en dehors de ses heures de travail normales au moins quelques fois par semaine. Nos conventions devraient donc contenir une disposition interdisant explicitement les attentes déraisonnables en dehors des heures de travail.

Notre proposition est sans équivoque : nos membres ne devraient aucunement être tenus de répondre à des appels ou des courriels en dehors de leurs heures normales de travail (sauf s’ils sont en disponibilité) ni faire l’objet de mesures disciplinaires pour avoir exercé leurs droits.

Même s’il n’y a là rien de bien compliqué, l’employeur refuse de reconnaître le droit à la déconnexion. Nous continuerons à nous battre, car personne ne devrait avoir l’impression d’être enchaîné à son travail et de devoir vérifier constamment courriels et boîte vocale.

Salaires et nouveaux protocoles d’entente

Même s’il a reçu nos revendications salariales en décembre, le Conseil du Trésor s’est de nouveau présenté à la table les mains vides. Il n’a même pas voulu discuter de notre proposition d’augmentation économique générale.  Lorsque nous le rencontrerons en mars, nous nous attendons à ce qu’il donne une réponse complète à nos revendications salariales. Ce que nous voulons : des salaires justes et équitables qui suivent l’augmentation du coût de la vie.

L’AFPC a également soumis de nouveaux protocoles d’entente. Ces protocoles visent à pérenniser le financement du Programme d’apprentissage mixte, à établir un comité syndical-patronal permanent sur les services de garde et à faire respecter l’engagement du Conseil du Trésor à se pencher sur la diversité et l’inclusion au travail en collaboration avec l’AFPC.

Prochaines étapes

La prochaine séance de négociation des enjeux communs, du 29 au 31 mars, sera cruciale.

Étant donné les graves conséquences de l’inflation galopante sur les familles, nous prévoyons nous mobiliser et agir si l’employeur ne présente pas une offre proportionnelle à la montée fulgurante du coût de la vie.

Avec plus de 165 000 membres en négociation avec le gouvernement cette année, nous nous trouvons en position de pouvoir à la table. Nous pouvons utiliser la force du nombre pour améliorer nos conditions de travail et pousser le gouvernement à donner l’exemple en améliorant celles de tous les travailleurs et travailleuses.

Militer au sein du syndicat

Inscrivez-vous dès maintenant à notre panel national sur le télétravail et la conciliation travail-vie personnelle afin d’en apprendre davantage sur cet enjeu important. À la fin de l’activité, vous pourrez participer à une action virtuelle avec des membres de partout au pays pour appuyer le télétravail et une meilleure conciliation travail-vie personnelle.

Vous pouvez aussi montrer votre soutien en utilisant nos images à slogan : 

Pour ne rien manquer des négociations de votre prochain contrat de travail, assurez-vous que vos coordonnées sont à jour dans le portail des membres

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4 Février 2022