La semaine dernière, la séance de médiation avec le Conseil du Trésor s’est soldée par un échec, le gouvernement ayant une fois de plus refusé de s’attaquer aux principales recommandations de l’AFPC. La séance portait à la fois sur les enjeux communs et sur ceux propres aux 90 000 fonctionnaires du groupe des Services des programmes et de l’administration (PA).
Après quatre ans de cauchemar Phénix, l’employeur aurait dû être prêt à conclure une entente, mais non, il s’est contenté de présenter les mêmes propositions que celles que l’AFPC rejette depuis plusieurs mois.
L’AFPC demeure fidèle à ses principales revendications, notamment des augmentations de salaire raisonnables, un dédommagement pour les problèmes de Phénix et des conditions de travail qui facilitent la conciliation du travail et de la vie personnelle.
Maigres salaires
Le gouvernement propose des augmentations salariales d’environ 7 % pour la période 2018-2021, ce qui est inférieur au taux d’inflation, qu’on estime à environ 8 % pour la même période. Pour faire face à l’inflation, le gouvernement propose que nous renoncions à un ajustement au marché de 1 % visant à augmenter les salaires de groupes particuliers qui sont inférieurs à la moyenne de l’industrie, et que ce 1 % serve plutôt à augmenter l’offre salariale globale. Il n'est pas juste que l'employeur demande à tous les membres de l'AFPC de payer pour les ajustements du marché. Cela devrait être leur responsabilité.
Soyons clairs : nous n’accepterons aucune offre qui ne tient pas compte de l’augmentation du coût de la vie et qui ne prévoit pas d’ajustements au marché pour certains groupes.
Revendications liées à Phénix
L’impact du système de paye Phénix est la question de l’heure pour toutes les unités de négociation fédérales de l’AFPC. Afin d’atténuer les problèmes de paye et éviter que le fiasco Phénix se reproduise, l’AFPC demande que des dispositions précises soient intégrées à nos conventions collectives.
L’AFPC veut faire ajouter une clause aux contrats de travail pour que ses membres aient droit à une compensation convenable lorsqu’ils ne sont pas payés correctement ou à temps. Elle veut aussi que le gouvernement cesse d’exiger le remboursement des trop payés jusqu’à ce que tous les problèmes de paye de la personne soient réglés une fois pour toutes. L’AFPC a obtenu un gel temporaire, mais nous voulons que cette protection soit enchâssée dans nos conventions collectives.
De plus, l’AFPC demande au gouvernement de prendre en charge les dépenses qu’ont dû engager les membres pour obtenir des services financiers ou comptables à cause de problèmes de paye causés par l’employeur.
Enfin, pour éviter d’autres catastrophes, l’AFPC exige d’être consultée convenablement avant la mise en œuvre de tout changement technologique qui aura des répercussions sur ses membres.
Congé parental prolongé
L’AFPC a proposé que les membres qui choisissent le congé parental de 18 mois, congé nouvellement prolongé par les libéraux, reçoivent un supplément de 93 % pour toute la période de congé (c.-à-d. un congé de maternité et un congé parental combinés de 18 mois). À l’heure actuelle, les membres qui optent pour le congé parental prolongé reçoivent un supplément de 93 % pour les douze premiers mois (congé de maternité et congé parental combinés), suivi d’une prestation d’assurance-emploi correspondant à 33 % de leur salaire pour les six derniers mois.
Le gouvernement, lui, insiste sur une nouvelle formule, qui accorderait aux membres un supplément de 55,8 % durant tout leur congé parental prolongé. C’est une proposition surprenante de la part d’un gouvernement qui se veut « féministe » et prône une meilleure conciliation travail-vie familiale.
Réaménagement des effectifs
L’AFPC a également proposé de tenir compte des années de service dans les situations de réaménagement des effectifs, de sorte que les employés ayant le plus d’ancienneté aient la priorité pour les échanges de postes. En outre, notre objectif est de préciser que les emplois offerts aux membres déclarés excédentaires doivent se trouver dans un rayon de 40 kilomètres de leur lieu de résidence.
En revanche, l’employeur veut ouvrir grand la porte aux réinstallations d’employés en situation de réaménagement des effectifs. Il en découlerait des situations où les fonctionnaires seraient contraints de déraciner leur famille ou de perdre leur emploi sans avoir accès aux trois options prévues dans l’ARE.
Prochaines étapes
Notre réaction à ce comportement insultant du Conseil du Trésor est simple : pendant que la commission de l’intérêt public rédige son rapport, nous intensifierons nos moyens de pression et nous nous préparerons à la grève jusqu’à ce que nous puissions conclure une entente équitable.
Renseignez-vous sur les séances d’information et le cours de préparation à la grève qui auront lieu dans votre milieu de travail, et assurez-vous de recevoir nos mises à jour par courriel.