L’AFPC accueille favorablement le dépôt aujourd’hui d’un projet de loi longuement attendu visant à inscrire dans le Code canadien du travail l’interdiction de recourir à du personnel de remplacement en temps de grève.
Ce genre de loi est essentiel pour préserver le droit des travailleuses et travailleurs à la négociation collective libre et équitable. C’est pourquoi l’AFPC entend travailler de concert avec le gouvernement en vue de rendre le projet de loi béton.
« Le recours à du personnel de remplacement ne fait que prolonger les conflits de travail et dresser les personnes salariées les unes contre les autres », explique Chris Aylward, président national de l’AFPC. « Parlez-en à nos membres à l’Office d’habitation d’Iqaluit qui viennent de passer plus de quatre mois sur le piquet de grève pendant que l’employeur, au lieu de prendre le temps de s’asseoir avec eux à la table de négociation, faisait rentrer du personnel de remplacement sous leurs yeux. »
Ce n’est pas d’hier que l’AFPC se bat contre le recours au personnel de remplacement, une tactique antisyndicale qui mine la négociation collective.
Le projet de loi fédéral inclut aussi la notion de télétravail qui empêchera un employeur d’y recourir afin d’utiliser du personnel de remplacement.
« Le meilleur moyen d’obtenir de bonnes ententes et d’assurer la stabilité des milieux de travail, c’est de négocier collectivement, librement et équitablement, sans que pèse la menace de personnel de remplacement », ajoute Chris Aylward.
Le projet de loi proposé est un début, bien que modeste. L’AFPC se préoccupe vivement du délai de 18 mois prévu avant sa mise en œuvre, des nombreuses exclusions et de l’exigence que le Conseil canadien des relations industrielles, déjà surchargé, tranche sur chaque cas.
C’est pourquoi l’AFPC procédera à une analyse approfondie du texte en vue de formuler des recommandations à cet égard.