Halte aux investissements du fonds de retraite de la fonction publique dans les prisons privées à but lucratif

L’AFPC désapprouve vivement la participation de la caisse de retraite à l’industrie pénitentiaire privée des États-Unis et demande à l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public (Investissements PSP) de se défaire de ses avoirs le plus tôt possible. Investissements PSP est une société d’État qui gère la caisse de retraite de la fonction publique fédérale.

À l’été 2019, l’AFPC s’est dit préoccupée par d’éventuels investissements dans CoreCivic Inc. et Geo Group, deux entreprises américaines qui sont associées à la détention de familles fuyant des régimes dictatoriaux d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale dans des prisons à but lucratif. Ce sont des reportages médiatiques sur l’insalubrité et les conditions sordides des installations où s’entassaient les familles et les enfants, ainsi que sur les pratiques abusives pouvant parfois entraîner la mort qui ont soulevé des préoccupations.

Investissements PSP avait alors répondu ne pas détenir d’actions dans les deux entreprises. Le gestionnaire du régime de retraite avait aussi déclaré que son équipe chargée des placements responsables continuerait d’examiner de manière proactive les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance au sein de son portefeuille.

Pourtant, selon les plus récents documents déposés auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis qu’ont obtenus les médias, Investissements PSP achetait des actions de ces entreprises carcérales moins d’un an plus tard. Dans les mois qui ont suivi l’élection présidentielle américaine, Investissements PSP a acheté 315 000 actions de CoreCivic et 307 000 actions du Geo Group, ce qui représente une valeur totale estimée à près de 5 millions de dollars. Ces achats ont été faits même après que l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada et le plus grand fonds de pension public des États‑Unis se soient départis des actions de ces entreprises.

Le moment choisi est important puisque, durant la campagne présidentielle, le candidat Joe Biden avait annoncé clairement qu’il mettrait fin à la dépendance du gouvernement américain à l’endroit des prisons privées s’il était élu. Dans la première semaine de son entrée en fonction, il a tenu parole et signé un décret interdisant le renouvellement des contrats gouvernementaux avec les entreprises pénitentiaires privées.

« Qu’il s’agisse de centres de soins de longue durée ou d’établissements pénitenciers, les membres de l’AFPC ne veulent pas que leur caisse de retraite s’enrichisse de la souffrance humaine, a expliqué son président national Chris Aylward. De plus, l’horrible réputation de ces exploitants de prisons et centres de détention privés pose un risque important pour notre régime de retraite. Et ça, c’est contraire aux responsabilités légales et fiduciaires de l’Office d’investissement envers les cotisants et les bénéficiaires du régime, sans parler des contribuables canadiens. »

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11 Mars 2021