Grève aux Forces canadiennes : retour au travail pour certains, tandis que le débrayage se poursuit ailleurs 

Après presque 100 jours de grève, les 300 civils des bases militaires de Kingston, Ottawa et Petawawa ont ratifié à 71 % un règlement avec l’employeur et reprendront donc bientôt le chemin du travail. Ce ne sera pas le cas à Bagotville, Montréal, Saint-Jean et Valcartier, où le règlement proposé a été rejeté à 80 % des voix.

Les membres de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) et de l’Union des employés de la Défense nationale (UEDN) qui travaillent pour les Forces canadiennes à Bagotville, Montréal, Saint-Jean, Valcartier, Ottawa, Petawawa et Kingston ont été invités ces derniers jours à se prononcer sur un règlement obtenu à l’issue d’une médiation avec les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (SBMFC).

Le règlement prévoit des augmentations salariales totalisant 13,75 % sur trois ans, soit 4,6 % en moyenne par année jusqu’en 2025. L’employeur s’est également engagé à consulter le syndicat sur la mise en œuvre d’une classification nationale pour tous les emplois, ce qui permettra de créer une grille salariale nationale afin de réduire les écarts d’une base à l’autre.

« Le règlement présente d’importants gains pour nos membres qui, pendant trois mois, ont tenu bon devant l’indifférence de leur employeur, l’intimidation policière, les actes de violence sur les lignes de piquetage et le recours aux briseurs de grève », explique le président national de l’AFPC, Chris Aylward. « Voilà pourquoi nos équipes de négociation ont décidé de passer au vote. Comme ce sont les membres qui mènent les négociations, ce sont à eux de se prononcer sur leur prochain contrat de travail. »

« On comprend bien les préoccupations des membres qui ont voté contre le règlement et on va continuer d’appuyer les grévistes », ajoute-t-il.

La grève prend donc fin immédiatement aux bases d’Ottawa, Kingston et Petawawa et les membres reprendront le travail d’ici cinq jours.

Le débrayage se poursuit à Bagotville, Montréal, Saint-Jean et Valcartier

Les 200 membres qui travaillent à Bagotville, Montréal, Saint-Jean et Valcartier demeurent toutefois en grève.

Les principaux points en litige sont les importantes disparités salariales entre les membres aux FNP et leurs homologues de la fonction publique fédérale, de même qu’entre les différentes bases militaires.

L’AFPC continuera d’insister pour que les décideurs au fédéral modifient les lois et les règlements en vigueur de sorte que les membres aux FNP deviennent des fonctionnaires à part entière et que les disparités salariales soient enfin éliminées.

« Les membres qui ont rejeté le règlement sont carrément sous-payés par rapport à leurs collègues qui font exactement le même travail dans d’autres provinces et ailleurs au gouvernement fédéral », déclare June Winger, présidente nationale de l’UEDN. « Ce qu’ils veulent, c’est des salaires équitables, et on va les aider à les obtenir. » 

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19 Avril 2024