Les membres de l’AFPC sonnent déjà l’alarme au sujet de Dayforce, le système de paye censé remplacer Phénix. La nouvelle plateforme fait présentement l’objet d’une tournée nationale d’essais et de démonstrations virtuelles auprès des fonctionnaires fédéraux.  

L’AFPC a fait circuler un sondage en décembre dernier, invitant ses membres à participer à l’une de ces séances, puis à donner leur avis. Des 2 500 personnes ayant répondu au sondage, très peu avaient pu assister à une séance. Il semblerait que l’employeur n’a pas su en prévoir assez, promouvoir suffisamment sa tournée ou garantir une participation adéquate. D’ailleurs, 60 % des répondantes et répondants ignoraient même que ces démonstrations avaient eu lieu. 

Les commentaires des personnes ayant pu y assister suscitent tout de même de vives inquiétudes à l’égard de la nouvelle plateforme. 

Principales préoccupations 

Les membres qui ont participé aux essais ont signalé des problèmes majeurs : 

• Superficialité et questions sans réponse – Les démonstrations étaient simplistes et n’abordaient pas les véritables problèmes rencontrés par les membres au moment de consulter leur dossier de paye, ce qui complique l’évaluation des capacités de Dayforce. 
   
• Navigation et interface peu conviviales – Le système n’est pas intuitif et il est difficile de trouver l’information essentielle. 
   
• Exactitude incertaine – Les conseillères et conseillers en rémunération, qui traitent la paye des fonctionnaires fédéraux, étaient frustrés de ne pas pouvoir essayer les calculs de paye. Le manque de données réelles empêchait aussi de vérifier si Dayforce peut vraiment traiter des scénarios complexes. 
   
• Évitement des questions difficiles – Les personnes qui animaient les séances semblaient avoir appris un texte par cœur et il y avait un manque de transparence quant au fonctionnement du système en situation réelle. 
   
• Risque de répéter les échecs de Phénix – D’après les démonstrations, Dayforce pourrait bien être un autre système bancal qui reproduira les mêmes problèmes que Phénix. 

Les membres ont aussi exprimé leur frustration à l’égard de la durée des séances, trop courtes pour explorer convenablement la plateforme. Résultat : environ 40 % des personnes y ayant assisté se sont dites pas ou peu convaincues que Dayforce sera une bonne solution de remplacement. 

Ces résultats confirment qu’il faut bien consulter les syndicats et les spécialistes de la rémunération et mener des essais rigoureux avant d’aller de l’avant avec le nouveau système. 

Un système de paye opérationnel dès le premier jour 

« On suit de près la mise à l’essai de Dayforce. Il va sans dire que le nouveau système devra fonctionner dès le premier jour », prévient Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Recevoir une paye exacte et à temps, c’est un droit fondamental. Les fonctionnaires fédéraux ont droit à un système de paye fiable. Assez de promesses en l’air! » 

Le gouvernement doit tirer des leçons du fiasco Phénix, sans quoi il risque de reproduire les mêmes erreurs. L’AFPC continuera de lui demander des comptes et de réclamer un système de paye qui fonctionne vraiment.