Le télétravail a transformé pour toujours notre façon de travailler, et le gouvernement fédéral a la possibilité de tracer la voie et d’en retirer tous les avantages. Plus qu’une simple réorganisation de notre quotidien, c’est une occasion en or de façonner en même temps l’avenir du travail et du pays. 

Imaginez un instant puiser dans la richesse des talents aux quatre coins du pays – des étendues enneigées du Nunavut aux rues animées du centre-ville d’Halifax. Le télétravail aplanit les obstacles à la participation des personnes éloignées. Quand notre fonction publique reflète toute la diversité au pays, particulièrement des Autochtones et des petites collectivités, tout le monde y gagne. Les politiques seront mieux ciblées pour répondre aux véritables besoins de l’ensemble de la population et pas seulement à ceux des personnes à Ottawa ou à Toronto. 

La décentralisation du travail permet de répartir les emplois dans tout le pays, ce qui fait que chaque dollar dépensé dans la fonction publique contribue à la prospérité locale. On fait plus qu’appuyer les économies locales, on les dynamise. Les petites villes peuvent devenir des centres d’activités fédérales, ce qui stimule leur croissance et améliore la qualité de vie. Le télétravail contribue également à étendre le filet de sécurité de la fonction publique en période d’inflation galopante, en offrant de bons emplois stables et en maintenant une économie saine au-delà de la capitale nationale. Les administrations publiques des régions rurales doivent faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il encourage le télétravail afin qu’un plus grand nombre de fonctionnaires soutiennent les économies là où ils habitent plutôt que là où ils travaillent. 

Selon l’Institut de recherche et d’information socioéconomiques, chaque dollar dépensé dans la fonction publique équivaut à injecter entre 1,09 $ et 1,28 $ dans l’économie canadienne, ce qui profite tout particulièrement aux petites collectivités éloignées à court d’argent.  

Le télétravail améliore grandement l’accessibilité et l’inclusivité des milieux de travail. Chaque personne peut choisir le milieu de travail qui lui convient le mieux, s’épargnant ainsi les tracas habituels des déplacements et de l’aménagement des bureaux, qui ne conviennent pas toujours à tout le monde.  

Cette souplesse est aussi écologique, car elle réduit les déplacements quotidiens, diminuant les émissions de gaz à effet de serre et les embouteillages. Les bureaux à domicile sont souvent moins énergivores que ceux des grands immeubles désuets. La qualité de l’air des zones urbaines s’en porte mieux, et la pollution sonore diminue. De plus, la réduction de la demande d’espaces de travail peut ralentir l’étalement urbain et ainsi préserver les habitats naturels.  

Pour les familles, le télétravail présente un grand avantage sur le plan de la conciliation travail et vie personnelle. Les parents peuvent adapter leur horaire, notamment pour déposer les enfants à l’école ou pour aller chez le médecin, ou encore pour vivre les grandes étapes de la vie familiale, sans le stress des déplacements. 

On n’a plus à choisir entre l’avancement professionnel et les engagements familiaux. Les parents peuvent s’épanouir plus facilement dans les deux sphères, ce qui est particulièrement libérateur pour les familles monoparentales qui ont toujours eu à faire des sacrifices.  

Cette transformation ne se limite pas au télétravail. Elle définit une nouvelle norme en matière de milieux de travail progressifs, inclusifs et dynamiques. Le gouvernement canadien peut prêcher par l’exemple en faisant preuve d’adaptabilité, de vision et d’engagement au service de l’ensemble de sa population. Le télétravail ouvre des possibilités pour tout le monde en renforçant la résilience, la diversité et l’unité au sein de l’effectif. 

Cette nouvelle norme profite à nos familles, à la société et à toute la planète, aujourd’hui et demain, et nous invite à imaginer un milieu de travail véritablement avant-gardiste.