Soins de longue durée : le gouvernement doit appuyer le plan du NPD d’enrayer le modèle lucratif

L’AFPC demande au gouvernement Trudeau de voter en faveur de la motion présentée aujourd’hui par le NPD en vue de mettre fin au modèle à but lucratif dans la gestion des établissements de soins de longue durée au Canada. Comme première étape, le NPD exhorte le gouvernement à nationaliser Revera immédiatement.

Revera est une filiale en propriété exclusive d’Investissements PSP, une société d’État qui gère la caisse de retraite de la fonction publique fédérale. L’entreprise est la cible d’une vaste campagne visant à nationaliser les soins de longue durée en réaction au nombre particulièrement élevé de décès survenus dans les établissements à but lucratif pendant la pandémie. Près de 700 résidents de Revera sont décédés des suites de la COVID-19 depuis le début de la pandémie.

La société a également été critiquée après qu’un rapport récent a souligné que Revera et ses partenaires font transiter des centaines de millions de dollars par des paradis fiscaux bien connus afin d’éviter de payer des impôts.

« Trudeau a lui-même dit qu’il envisageait toutes les options pour améliorer les soins de longue durée », rapporte Chris Aylward, président national de l’APFC. « C’est le moment de montrer qu’il prend cette crise au sérieux et d’aller de l’avant avec un système de soins de longue durée public et responsable. Nos aînés ne méritent rien de moins. »

Le président Aylward a écrit à PSP Investissements en mai 2020 pour demander que la direction de la caisse de retraite entreprenne des pourparlers avec les autorités provinciales en vue de nationaliser Revera. Depuis, des milliers de membres de l’AFPC ont écrit au gouvernement Trudeau pour appuyer cette initiative. Malheureusement, au lieu de répondre aux préoccupations croissantes des bénéficiaires du régime, Revera s’est contentée de hausser l’offensive pour redorer son image.


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CONTEXTE : Piètre bilan pour les soins de longue durée à but lucratif

Dans une étude sur la première vague de la pandémie (en anglais), l’Association médicale canadienne a révélé que, dans les établissements de soins de longue durée à but lucratif de l’Ontario ayant connu des flambées épidémiques, les résidents étaient beaucoup plus susceptibles de mourir que ceux vivant dans les établissements municipaux et publics. Des recherches poussées montrent également que l’expérience des résidents est pire dans les établissements à but lucratif que dans les foyers publics.

  • En 2015, une analyse (en anglais) de la situation en Ontario a démontré que le taux de mortalité et d’hospitalisation est beaucoup plus élevé dans les établissements à but lucratif.
  • En 2009, une revue systématique de plus de 80 études (en anglais) a conclu qu’en moyenne, les soins offerts dans les maisons de soins infirmiers sans but lucratif sont bien meilleurs que dans les établissements à but lucratif.
  • Selon un examen des établissements de soins de longue durée au Manitoba (en anglais) effectué en 2006, les résidents des établissements à but lucratif ont plus souvent tendance à avoir besoin d’un médecin ou à se faire hospitaliser en raison d’événements indésirables, comme des fractures de la hanche et des infections respiratoires. 
  • Une revue des tendances nord-américaines entre 1990 et 2002 (en anglais) conclut que la qualité des soins offerts dans les maisons de soins infirmiers à but lucratif et les résultats par rapport à certains points importants semblent inférieurs.

D’autres études révèlent que les réseaux à but lucratif dépensent beaucoup moins d’argent sur les résidents et n’ont pas autant de personnel que les établissements publics.

  • En 2020, l’Office of the Seniors Advocate of British Columbia a publié un rapport sur le secteur des soins de longue durée privés. Il semble que les établissements sans but lucratif dépensent annuellement 10 000 $ par résident, soit 24 % de plus que les établissements à but lucratif, et que les foyers à but lucratif n’arrivent pas à fournir 207 000 heures de soins directs aux résidents.
  • En 2016, une étude sur la situation en Ontario (en anglais) a révélé que les établissements de soins de longue durée à but lucratif, en particulier ceux qui font partie d’un réseau, offrent beaucoup moins d’heures de soins directs.
  • Un rapport sur les soins de longue durée en Alberta (en anglais) rapportait en 2013 qu’il n’y avait pas suffisamment de personnel dans les établissements à but lucratif pour bien s’occuper des aînés (chaque résident aurait eu besoin d’au moins 90 minutes de plus par jour).
  • Une étude de 2005 (en anglais) indique que les établissements sans but lucratif ont davantage de personnel et que les établissements à but lucratif consacrent beaucoup moins d’heures à s’occuper de leurs résidents – malgré le financement qu’ils reçoivent de l’État – comparativement aux établissements sans but lucratif.

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22 Mars 2021