Retour sur les lieux de travail : le plan du gouvernement laisse encore à désirer

Le gouvernement a annoncé cette semaine ses lignes directrices concernant le retour au bureau des fonctionnaires fédéraux, à l’heure où on commence partout au pays à assouplir les restrictions liées à la COVID-19. Le plan n’indique pas à quel moment les employés seront appelés à retourner sur les lieux de travail, laissant plutôt le soin à chaque ministère d’opérer une transition graduelle selon une série de conditions. 

Le Conseil du Trésor a mis en œuvre plusieurs recommandations de l’AFPC, notamment en promettant que les conventions collectives seront respectées, en reconnaissant la nécessité d’améliorer l’accès au soutien en santé mentale, et en s’engageant à consulter les comités de santé et de sécurité et les syndicats. 

Les lignes directrices soulignent également que bon nombre de fonctionnaires ne pourront pas retourner au bureau tant qu’ils n’auront pas accès à certains services importants, comme la garde d’enfants et les écoles. Elles reconnaissent en outre le bien-fondé d’autres importantes conditions préalables, comme la disponibilité de l’équipement de protection; la capacité de préparer et de préserver un espace physique propre et sécuritaire; et les mécanismes de coordination nécessaires pour planifier, superviser et surveiller la transition. 

L’AFPC a certaines inquiétudes à l’égard des lignes directrices actuelles : 

  • Puisque le retour au bureau sera supervisé par les chefs de service, il se pourrait que les règles ne soient pas appliquées uniformément au sein de la fonction publique fédérale. Il faudrait éviter que les gestionnaires créent des conditions de travail inéquitables entre les différents services et ministères. 
  • Nous voulons que ce soient des experts scientifiques qualifiés – et non les gestionnaires locaux – qui statuent sur le caractère sécuritaire des lieux de travail et sur l’équipement de protection requis. 
  • Les employés qui sont appelés à retourner sur le lieu de travail devraient recevoir un préavis d’au moins deux semaines. 
  • Il est peu question de consulter les comités d’équité en matière d’emploi sur les défis particuliers des groupes désignés, notamment les personnes ayant un handicap. Nous avons exhorté le gouvernement à s’engager à mettre en place un processus qui tient compte des répercussions de la COVID-19 sur divers groupes comme les femmes, les Autochtones et les personnes racialisées, LGBTQ2+ et/ou ayant un handicap. 

Pour assurer la sécurité de nos membres et du public d’ici l’arrivée d’un vaccin, il faut permettre aux fonctionnaires de travailler à distance aussi longtemps que nécessaire et voir à ce que des mesures de sécurité aient été mises en place en cas de retour sur les lieux de travail. 

Nouvelle politique de télétravail?

Comme il l’a indiqué dans les nouvelles lignes directrices, le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, estime que la pandémie nous aura notamment appris qu’il serait possible et même pratique pour certains fonctionnaires de travailler à domicile en permanence. Il a ajouté que le gouvernement avait commencé à réfléchir au nombre de bureaux et aux locaux dont il souhaitait disposer au cours des prochaines années. 

COVID-19 nous a donné l’occasion de repenser le télétravail dans la fonction publique fédérale, mais les conditions de travail de nos membres doivent être négociées avec le syndicat en toute concertation avec les membres. 

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26 Juin 2020