Un nouveau rapport de l'Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) et de l'Union des employés de la Défense nationale (UEDN) montre que la sous-traitance des services publics au ministère de la Défense nationale (MDN) coûte plus cher aux Canadiens tout en offrant moins de services.
Le rapport détaillé intitulé La sécurité d’abord : pour que cesse la privatisation des services à la Défense nationale, met en lumière les impacts de la privatisation du travail civil au sein du ministère de la Défense nationale (MDN). Ce rapport est la première étape d’une campagne nationale visant à mettre un frein à la privatisation au MDN. Avec Exposer les coûts, la population sera à même de constater que la privatisation coûte plus cher pour des services de moindre qualité.
« Ça fait des décennies que les gouvernements prennent des raccourcis en donnant les services publics en sous-traitance à des mégasociétés avides de profits, a déclaré Chris Aylward, président national de l’AFPC. Notre rapport prouve que les services à contrat coûtent cher et sont de piètre qualité, ce qui peut être dangereux. Il est temps de renverser la vapeur. »
Le rapport révèle des détails inquiétants sur les véritables conséquences de cette privatisation pour les bases militaires et sur le secret qui entoure la passation de marchés entre le gouvernement du Canada et les mégasociétés en cause.
« Le personnel civil du MDN est fier de fournir avec rigueur des services de grande qualité aux militaires canadiens, mentionne June Winger, présidente nationale de l’UEDN. La sous-traitance, pour sa part, altère ces normes de service, gaspille l’argent des contribuables et risque de compromettre notre état de préparation aux missions. »
En plus d’enjoindre au gouvernement de mettre fin à la privatisation, de renoncer à tous les plans de sous-traitance et de rapatrier les emplois dans la fonction publique, l’AFPC et l’UEDN recommandent six autres mesures qui ciblent les pratiques actuelles, les obligations légales en matière d’équité en emploi et les budgets de fonctionnement. Ils exigent, entre autres, que le gouvernement revoie la Loi sur l’accès à l’information pour en retirer la protection des avantages concurrentiels et des intérêts privés.
Principales conclusions
- Le budget du MDN pour l’exercice financier 2018-2019 prévoyait presque quatre milliards de dollars en fonds publics pour la sous-traitance.
- Les preuves des économies que permet la privatisation font cruellement défaut. Par contre, les données indiquent clairement que la sous-traitance coûte plus cher au MDN.
- Les sociétés mentionnées dans le rapport se sont souvent retrouvées sur la sellette, ici et ailleurs, pour de nombreuses violations, notamment en ce qui concerne les droits de la personne, ainsi que la santé, la sécurité et les droits des travailleurs.
- La tendance du MDN à la sous-traitance, à l’opacité et à la modification de contrats existants plutôt qu’au lancement d’appels d’offres ouverts lui a permis de se soustraire à ses obligations légales, y compris celles prévues dans la Loi sur l’équité en matière d’emploi.
- La pandémie a révélé que les travailleuses et travailleurs du secteur privé ne jouissent pas nécessairement des mêmes protections et conditions de travail que le personnel du MDN, notamment le droit au télétravail. Étant obligés de travailler sur place, ils mettent en danger leur santé, celle de leur famille, de leurs collègues et de nos troupes.