L’AFPC accueille favorablement les excuses officielles du gouvernement fédéral pour le traitement raciste subi par le 2e Bataillon de construction de la Nouvelle-Écosse pendant la Première Guerre mondiale. Le week-end dernier, des descendants et membres des familles des soldats du Bataillon se sont réunis à Truro, en Nouvelle-Écosse, pour entendre les excuses officielles prononcées par le premier ministre Justin Trudeau pour le flagrant racisme subi par la première et la plus importante unité militaire noire du Canada.
Malgré le rôle essentiel joué par le 2e Bataillon pour la construction de tranchées, de routes et de chemins de fer et pour l’approvisionnement en eau des troupes canadiennes, ces soldats ont fait face à la ségrégation ainsi qu’au manque de soins médicaux, de rations et d’équipement adéquat, en plus de vivre d’autres formes de racisme et de discrimination de la part de l’armée et du gouvernement avant, pendant et après la guerre. Le premier ministre Trudeau a déclaré que le Canada « doit s’assurer que l’expérience du 2e Bataillon de construction ne se reproduise jamais ».
Certes, des excuses officielles sont une première étape nécessaire, mais des changements concrets et des mesures réparatrices doivent s’ensuivre. L’AFPC s’attend à ce que ces excuses soient le premier volet d’une série d’actions et de mesures réparatrices concrètes que prendra le gouvernement fédéral pour réparer les torts causés par le racisme anti-noir et l’esclavage au pays.
Le racisme anti-noir dans la fonction publique canadienne
Ces excuses font suite à plusieurs appels lancés au gouvernement fédéral afin qu’il reconnaisse sa longue histoire de discrimination envers les fonctionnaires noirs, laquelle a mené au Recours collectif noir (RCN). Le RCN représente d’anciens et d’actuels fonctionnaires fédéraux noirs ayant subi du racisme et de la discrimination systémiques dans la fonction publique canadienne au cours des 50 dernières années. L’AFPC soutient fermement les quelque 1500 plaignantes et plaignants du RCN, dont de nombreux sont des membres de l’AFPC et des militants syndicaux.
L’équipe juridique représentant le gouvernement fédéral a tenté à plusieurs reprises de retarder les audiences et de faire valoir son argument selon lequel toutes les affaires de racisme anti-noir subi dans la fonction publique fédérale doivent être regroupées avec les autres cas de discrimination systémique auxquels le gouvernement est actuellement confronté. La Cour, qui a rejeté cet argument, a reconnu que le Recours collectif noir doit être traité comme une affaire distincte.
La Cour a donné au gouvernement fédéral jusqu’au 1er octobre 2022 pour répondre à l’affaire.
Photo: Musée de Windsor