Parole aux membres : le télétravail a changé ma vie 

Avez-vous déjà eu à baisser le volume de la radio pour sortir d’une place de stationnement? Ou à mettre vos écouteurs pour arriver à faire un travail? C’est moi tous les jours au bureau : il me faut constamment trouver des moyens de taire les bruits environnants pour pouvoir me concentrer sur mon travail. 

Je souffre du syndrome de fatigue chronique, une maladie compliquée qui entraîne une fatigue extrême et des problèmes de mémoire et de concentration. Ces symptômes peuvent s’empirer avec l’activité physique ou mentale, et le sommeil n’aide en rien. En plus, je suis aveugle au sens de la loi; je ne vois presque pas de mon œil droit et je vois mal de mon œil gauche. J’ai donc besoin d’un logiciel qui traduit l’information à l’écran en message vocal que j’écoute sur des écouteurs ou des haut-parleurs. 

Depuis que nous sommes en télétravail, ma qualité de vie et de travail s’est énormément améliorée. Sans tous les bruits de fond, j’entends beaucoup mieux mon lecteur d’écran, et j’arrive mieux à me concentrer et à assimiler l’information. Mon syndrome fait que je suis toujours fatiguée. Alors, moins il y a de distractions, mieux c’est, pour mon travail comme pour ma santé mentale. 

« Depuis que nous sommes en télétravail, ma qualité de vie et de travail s’est énormément améliorée. » 

Les amis et collègues à qui je parle me disent la même chose. Une amie en particulier devait laisser ses enfants au service de garde avant et après l’école. Maintenant, elle peut les accompagner à l’autobus le matin et être là quand ils rentrent à la maison. Elle économise 750 $ par mois et passe plus de temps avec sa famille, ce qui est encore plus important pour elle. 

Une autre collègue a subi une lésion cérébrale qui lui cause beaucoup de fatigue en fin de journée. Maintenant qu’elle travaille à la maison, elle peut commencer sa journée une heure plus tôt et prendre une heure et demie au dîner. De cette façon, elle peut faire une sieste et reprendre le travail avec plus d’énergie en après-midi, ce qui n’aurait tout simplement pas été possible au bureau. 

La plupart des gens à qui je parle – probablement de 80 à 90 % – me disent qu’ils ne rentreront pas au bureau s’ils en ont le choix. 

Fait peu surprenant, les résultats du sondage des membres de l’AFPC vont dans le même sens. Près de 75 % des répondants ont dit travailler à domicile depuis le début de la pandémie, et plus de 90 % ont dit vouloir continuer ainsi. 

Le télétravail, c’est logique pour bien des raisons. Évidemment, ce n’est pas toujours possible, mais pour ceux et celles qui ont la chance d’en profiter, c’est maintenant ce qu’il y a de plus naturel. 

« Je suis fière que l’AFPC en parle dans le cadre des négociations. » 

Je suis fière que l’AFPC en parle dans le cadre des négociations et lutte pour la création de conditions qui permettent aux membres d’adapter leur journée de travail à leurs responsabilités personnelles et familiales. Cela finit par profiter à l’employeur en améliorant la productivité et en réduisant les coûts. 

Il n’y a aucun doute que le télétravail a amélioré mon équilibre travail-vie personnelle, mon moral et ma productivité. J’espère seulement que mon employeur conviendra de ces avantages et reconnaîtra le télétravail comme un droit dans nos conventions collectives. 

Jessica Bonish vit à Regina, en Saskatchewan, où elle travaille comme agente des prestations d’assurance-emploi. C’est une syndicaliste active qui siège notamment à la direction de sa section locale et préside le Comité des jeunes membres de la région Manitoba-Saskatchewan au Syndicat de l’emploi et de l’immigration du Canada. 

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23 Mars 2022