Journée de l’égalité de rémunération : le Conseil du Trésor traîne encore de la patte

En ce 18 septembre, Journée internationale de l’égalité de rémunération, prenons un moment pour reconnaître que malgré les avancées, il reste encore du chemin à faire pour atteindre l’équité salariale. 

Au Canada, les femmes touchent 89 cents pour chaque dollar gagné par les hommes qui font le même travail. Et les femmes autochtones, racialisées et handicapées gagnent encore moins. Difficile d’atteindre l’égalité des genres en l’absence d’équité salariale.  

Loi sur l’équité salariale 

L’AFPC est extrêmement déçue de voir que l’équité salariale n’est pas une priorité au Conseil du Trésor. En vertu de la Loi sur l’équité salariale adoptée en 2021, le gouvernement canadien – comme tout employeur sous réglementation fédérale comptant au moins 10 personnes salariées – avait trois ans pour dresser un plan proposant des solutions aux obstacles à l’équité salariale. 

Les syndicats de la fonction publique ont rapidement tenté de faire avancer cet important dossier, mais le Conseil du Trésor n’a pas bougé le petit doigt avant la fin de 2023. 

En mai dernier, voyant qu’il allait rater son échéance, il a demandé une prolongation de trois ans, qui lui a malheureusement été accordée, malgré les protestations des syndicats.  

Au Canada, le droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale existe depuis 1977. L’AFPC s’est d’ailleurs battue pendant des décennies pour que le Conseil du Trésor cesse de verser des salaires moindres aux personnes qui font un « travail de femmes ». La Loi de sur l’équité salariale offrait au Conseil du Trésor une occasion en or de prendre le taureau par les cornes pour mettre fin à la discrimination salariale fondée sur le genre au gouvernement fédéral. Mais au lieu de s’activer, il s’est traîné les pieds et a demandé trois ans de plus pour se rattraper. Quel manque de respect pour ce droit fondamental! 

L’équité salariale, ça ne concerne pas seulement les femmes, mais aussi toutes les personnes qui font un travail dans un domaine traditionnellement « féminin » (administration, communications, éducation, etc.). 

Et après? 

La bonne nouvelle, c’est que les membres ne seront pas injustement pénalisés par ce retard puisque les rajustements salariaux seront rétroactifs au 4 septembre 2024, et qu’on leur versera les intérêts sur les montants dus. 

Ce qui est dommage, c’est que le plus important employeur du pays a raté sa chance de prêcher par l’exemple. Parce que ce n’est pas une priorité, tout simplement. 

L’AFPC continuera de presser le gouvernement fédéral à publier son plan d’équité salariale avant la nouvelle échéance (31 août 2027). 

Si vous croyez que vous pourriez avoir droit à un rajustement salarial en vertu de la loi, prenez bien note de tous les postes que vous aurez occupés entre le 4 septembre 2024 et le moment où le Conseil du Trésor publiera enfin son plan d’équité salariale. Gardez toutes vos lettres de nomination et la preuve de vos affectations et détachements afin d’obtenir les montants auxquels vous aurez droit. Ne restez pas les bras croisés! Communiquez avec votre section locale pour en savoir plus. 

Sujets: 

18 Septembre 2024