Alors que la reprise s’amorce et que les gens retournent dans les bureaux, les membres de l’AFPC, comme bien des Canadiennes et des Canadiens, s’inquiètent de la garde de leurs enfants. Pour s’assurer que le pays se remette de la pandémie, les familles canadiennes ont besoin d’un réseau universel de services de garde abordables, inclusifs, de qualité et financés par l’État. Dans une lettre envoyée dernièrement, nous avons demandé au Président du Conseil du Trésor d’investir dès aujourd’hui dans les services de garde d’enfants et de bâtir le réseau pancanadien que le gouvernement libéral a tant promis durant la campagne électorale de 2019.
À l’heure actuelle, les services de garde agréés peuvent accueillir à peine 27 % des enfants âgés de 0 à 12 ans. Lorsque les parents n’arrivent pas à trouver de places en garderie, ils sont contraints de s’en remettre à la famille, aux amis ou à des services de garde non réglementés, sans aucune garantie de qualité ou de fiabilité. Et ceux qui réussissent à obtenir une place dans une garderie agréée doivent y consacrer près du quart de leur salaire net. C’est le cas de tous les parents, où qu’ils soient au pays, y compris ceux et celles qui travaillent à la fonction publique fédérale – une situation déplorable aggravée par la COVID-19.
C’est un fait : la COVID-19 a des répercussions sans précédent sur les Canadiennes. Selon Statistique Canada, près de 300 000 femmes de 25 à 54 ans ont perdu leur emploi en mars. La fermeture des écoles et des garderies a créé des obstacles supplémentaires pour bien des femmes. Contrairement aux hommes, bon nombre d’entre elles ont dû réduire leurs heures de travail ou abandonner leur emploi pour s’occuper de leurs enfants. La pandémie a révélé et accentué les inégalités entre les sexes. La pénurie de services de garde accessibles, abordables et sécuritaires se répercute sur les femmes : elles ne peuvent pas retourner au travail, ce qui compromet leur autonomie financière. Ces disparités sont d’autant plus grandes pour les femmes marginalisées, notamment les femmes âgées, racialisées, noires, autochtones, lesbiennes, bisexuelles et transgenres, ainsi que les personnes non binaires, les immigrantes et les femmes ayant un handicap.
L’AFPC demande au gouvernement fédéral :
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de passer à l’action en appuyant la stratégie de relance préconisée par Un Enfant Une Place et d’autres organismes nationaux de services de garde;
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d’augmenter de 2 milliards de dollars l’aide d’urgence accordée au secteur des services de garde pour leur permettre de rouvrir de façon sécuritaire;
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d’annoncer clairement dans le discours du Trône qu’il a l’intention de concrétiser la promesse électorale du Parti libéral du Canada : bâtir un réseau pancanadien de services de garde. Pour y parvenir, il doit s’engager à accorder 2 milliards de dollars supplémentaires par année au secteur des services de garde en commençant par le prochain exercice financier, jusqu’à ce que le Canada se soit doté d’un réseau de services de garde universels, abordables, inclusifs et de grande qualité.
C’est le moment ou jamais pour le gouvernement fédéral de jeter les bases d’un réseau de services de garde financé par l’État, un réseau où tous les enfants de 0 à 12 ans ont accès à des services abordables et de grande qualité. Toute la population en bénéficiera. C’est I’élément clé de la reprise des activités au Canada.