Grève des civils des bases militaires : l’étau se resserre sur les Forces canadiennes 

En cette quatrième semaine de grève du personnel de soutien des bases militaires, les grévistes sont témoins des tactiques de pression et d’intimidation de la part de l’employeur et de la police, et du recours croissant au personnel de remplacement. Les civils des bases de Bagotville, Saint-Jean, Valcartier, Montréal, Ottawa, Kingston et Petawawa continuent de lutter pour la parité salariale avec le reste de la fonction publique fédérale, une grille salariale nationale et une meilleure sécurité d’emploi.

L’employeur, Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (SBMFC), se dit prêt à retourner à la table, mais continue de faire traîner la grève en faisant appel à du personnel de remplacement au lieu de négocier sérieusement une entente juste et équitable.

Il refuse d’instaurer une grille salariale nationale pour corriger les disparités avec le reste de la fonction publique et d’une base à l’autre. Pourtant, le personnel non syndiqué des Forces canadiennes et d’autres fonctionnaires fédéraux ont déjà une grille semblable. Pourquoi la refuser aux personnes les moins bien rémunérées?

Les grévistes confrontés à l’hostilité policière

Cette semaine, les membres ont livré leur message au Centre des opérations du renseignement interarmées à Ottawa. Si l’employeur préfère ignorer les difficultés des civils qui travaillent dans les bases militaires, plus de 200 membres participant à notre manifestation ont envoyé un message clair au ministre de la Défense, Bill Blair : il doit intervenir pour corriger la situation.

Dans la foulée des récentes interventions policières musclées sur nos lignes de piquetage, Alex Silas, vice-président exécutif de l’AFPC-RCN, a été arrêté avant le point de presse de mercredi. Il a été relâché en fin de soirée et fait face à des chefs d’accusation au criminel concernant le droit de grève.

Amis et alliés se sont rassemblés devant le poste de police d’Ottawa pour célébrer sa libération. Cette attaque contre les droits des travailleuses et travailleurs ne fera pas fléchir les membres de l’AFPC-UEDN, qui sont déterminés à obtenir une entente juste et équitable. L’équipe des Services juridiques de l’AFPC défendra Alex et le droit de grève accordé par la loi à tous les travailleurs et travailleuses.

L’AFPC a aussi le soutien des leaders syndicaux du pays, notamment du Congrès du travail du Canada, de l’Association canadienne des employés professionnels, l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada, de Justice for Workers Ottawa et de la Fédération du travail de l’Ontario, qui ont tous condamné l’intervention excessive de la police sur un piquet de grève légal. 

Les membres passent à l’histoire

La semaine dernière, des centaines de membres de l’AFPC-UEDN, avec l’aide des affiliés de la FTQ, ont perturbé la parade des nouvelles recrues de la Garnison Saint-Jean, près de Montréal. Cette manifestation historique était leur première action visant à intensifier les moyens de pression sur une base militaire. Des centaines de membres ont protesté contre les négociations à sens unique qui les ont menés à la grève.

À Toronto, des membres de la région du Grand Toronto et de Hamilton–Niagara ont manifesté leur solidarité devant le manège militaire Denison, où l’employeur avait organisé une activité. Les grévistes ont distribué des tracts et en ont placé sur le pare-brise de toutes les voitures garées dans le stationnement. Ils ont aussi discuté avec des travailleuses et travailleurs et des membres du public pour les rallier à leur cause et leur faire signer une pétition.

L’escalade des moyens de pression se poursuivra jusqu’à ce que l’employeur accepte de retourner à la table avec une solution au problème de disparité salariale qui dure depuis trop longtemps.

Montrez votre soutien!

Les membres de l’AFPC-UEDN continuent à piqueter, malgré les tactiques d’intimidation de l’employeur et de la police. Et ils ont encore besoin de votre soutien pour garder le moral et persévérer dans leur lutte. Voici comment vous pouvez les aider : 

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9 Février 2024