Erin O’Toole ne défendra pas les travailleuses et travailleurs 

En cette période électorale, les conservateurs d’Erin O’Toole semblent dérouler le tapis rouge aux syndicats et aux fonctionnaires. Après tout, ils n’ont pas hésité à faire miroiter quelques promesses alléchantes aux travailleuses et travailleurs canadiens, en espérant que certains mordront à l’hameçon. Mais il suffit de soulever un peu le tapis pour voir ce qui se trame en dessous.

C’est du déjà-vu. Nous savons comment l’histoire se termine.

« Plus efficace », « partenariat avec le secteur privé », « dépendre du gouvernement » : voilà tous des termes utilisés dans la plateforme des conservateurs qui nous renvoient aux années Harper – celles qui ont mené aux plus importantes compressions dans les services publics.

De toute évidence, Erin O’Toole est un loup déguisé en agneau. Un chef qui se dit pro-travailleurs, mais qui prévoit, selon son programme, privatiser des des postes au gouvernement et sabrer massivement dans les services publics.

Engagez-vous à voter pour quelqu’un qui défendra les travailleuses et travailleurs. 

Erin O’Toole veut peut-être laisser son passé derrière lui, mais son parcours en dit très long. 

Le Parti conservateur a voté pour des lois spéciales de retour au travail et contre des lois interdisant le recours aux travailleurs de remplacement ou proposant des améliorations aux normes du travail. Erin O’Toole siégeait également au cabinet de Stephen Harper lorsque des milliers de fonctionnaires fédéraux se sont retrouvés sans emploi

Un bilan favorable à la privatisation 

Les conservateurs ne croient pas à l’idée d’avoir de solides services publics. Plusieurs députés conservateurs actuels ont voté pour des coupes draconiennes dans la fonction publique durant les années Harper, et encouragent régulièrement la sous-traitance et la privatisation. N’oublions pas que Erin O’Toole est resté particulièrement silencieux lorsque le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a attaqué les infirmières pendant la pandémie. 

Privatiser les biens et les services publics, ça n’apporte rien de bon. Ça coûte plus cher et ça donne de moins bons résultats. En fin de compte, c’est le gouvernement qui se retrouve avec une facture particulièrement salée. La privatisation entraîne aussi des pertes d’emploi massives chez les femmes, les personnes racialisées, les personnes handicapées et les membres des communautés LGBTQ2+. Sans compter la baisse des salaires de ces mêmes groupes en situation de vulnérabilité économique, tant pendant qu’après une pandémie. Pourtant, la fonction publique demeure un puissant moteur économique. 

Soutien aux parents et aux personnes racialisées 

Pour réellement être favorable aux travailleuses et aux travailleurs, notre gouvernement doit voir au-delà des statistiques.  

Les conservateurs disent souvent vouloir aider les parents qui ont besoin de services de garde, mais ils continuent de s’opposer à l’idée d’un réseau de services de garde universel national. Or, nous avons besoin de services de garde abordables et de qualité pour que les femmes puissent retourner sur le marché du travail et stimuler notre économie. L’approche d’Erin O’Toole, qui consiste à accorder des crédits d’impôt aux parents (et uniquement à ceux qui y ont droit), ne suffira pas à couvrir toutes les options de garde d’enfants actuellement disponibles.  

Une récente analyse des plateformes des partis (en anglais seulement) a déterminé que les familles économiseraient beaucoup plus avec des services de garde à 10 $ par jour qu’avec des crédits d’impôt. Le discours des conservateurs sur le « choix en matière de garde d’enfants » ne permettra pas d’accroître l’accessibilité, n’aidera pas les familles et n’offrira pas de salaires équitables aux éducatrices et éducateurs de la petite enfance. 

Le prochain gouvernement doit également s’attaquer au racisme systémique au travail pour que les communautés autochtones, noires, asiatiques et racialisées se sentent en sécurité lorsqu’elles se rendent au travail, sans craindre la discrimination, et pour qu’elles aient les mêmes chances d’accéder aux postes de direction. Mais les conservateurs ne mentionnent pas le racisme dans leurs plateformes de 2019 et de 2021. Erin O’Toole a même carrément nié l’existence du racisme systémique. Ce n’est pas surprenant, étant donné que les conservateurs n’ont pas la réputation de défendre le droit des travailleuses et des travailleurs à un milieu de travail sans harcèlement. Mais c’est absolument inacceptable. 

Un loup déguisé en agneau 

Dans la plateforme élégante des conservateurs, quelque part parmi la douzaine de portraits d’Erin O’Toole, se trouve leur « plan détaillé pour aider les travailleurs ». Ne vous laissez pas berner. Il s’agit simplement d’une approche moderne pour vendre un gouvernement traditionnel. 

Le parti affirme qu’il consultera régulièrement les syndicats et mettra en œuvre des changements modernes qui élimineront les obstacles et offriront plus de flexibilité. Mais la dernière fois qu’un gouvernement conservateur a essayé de moderniser la fonction publique, nous nous sommes retrouvés avec le fiasco Phénix. Depuis, plus de 200 000 fonctionnaires fédéraux – et leurs familles – en ont subi les conséquences. Certains n’ont pas été payés correctement, d’autres n’ont rien reçu pendant des mois. Plusieurs autres ont été aux prises avec l’endettement, les pertes, la faillite, voire l’itinérance. Voilà ce à quoi nous pouvons nous attendre d’un autre gouvernement conservateur : des paroles vides et des solutions faciles. Et en fin de compte, ce sont nos membres qui devront ramasser les pots cassés. 

Les autres promesses électorales d’Erin O’Toole ne sont qu’un ramassis d’« avantages » qui existent déjà ou qui nuiront aux travailleuses et travailleurs canadiens. Par exemple, son plan visant à exclure les personnes qui cumulent les petits boulots de l’assurance-emploi et du Régime de pensions du Canada est une attaque déguisée contre les travailleurs, les pensions publiques et la sécurité d’emploi. 

Il sait à quel point il est important de faire appel aux travailleuses et travailleurs pour se faire élire et c’est seulement maintenant qu’il leur tend la main, pour tenter de les manipuler.   

Les conservateurs d’O’Toole n’ont pas changé leur fusil d’épaule, ils ont simplement redoré leur blason pour mieux paraître aux yeux de la population canadienne. 

Mais les gestes valent plus que les paroles, et le bilan lamentable du Parti conservateur en matière de soutien aux travailleurs et à leur famille en dit long.  

Le 20 septembre, votez pour une candidate ou un candidat qui défendra les travailleuses, les travailleurs et la population canadienne tout au long de la reprise économique.  

 

 
13 Septembre 2021