Les emplois dans le secteur public, un bouclier contre l’inflation selon l’IRIS

Deux nouvelles publications de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) démontrent que renforcer la fonction publique et ajuster les salaires au coût de la vie profite aux économies locales et minimise les répercussions de l’inflation causée par les plus riches entreprises canadiennes.

Ces fiches socioéconomiques étayent la revendication de l’Alliance de la Fonction publique du Canada d’obtenir des salaires équitables pour les 165 000 fonctionnaires actuellement en négociation avec le gouvernement fédéral.

Souvenons-nous que l’AFPC a déclaré l’impasse en mai devant l’offre patronale d’augmenter les salaires de 1,7 % annuellement, une offre bien loin de refléter l’inflation vertigineuse.

« Les fonctionnaires font les frais de l’explosion du coût de la vie lorsque leur salaire n’est pas indexé », s’indigne Chris Aylward, président national de l’AFPC. « Si on réussit à décrocher des ententes justes et équitables pour nos membres, on haussera la barre pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs, ce qui profitera aux communautés du pays. Voilà pourquoi on se bat. »

La fonction publique peut en effet agir comme filet de sécurité lorsque l’inflation explose en offrant de bons emplois stables qui contribuent à une économie saine. L’IRIS rapporte que pour chaque dollar dépensé dans le secteur public, c’est 1,09 $ et 1,28 $ qui s’injecte dans l’économie canadienne.

Les salaires dans la fonction publique et l’inflation

L’IRIS révèle que, contrairement aux dires d’économistes du secteur bancaire, l’indexation des salaires de la fonction publique n’a pas d’incidence directe sur l’inflation.

En fait, la création de nouveaux emplois, le maintien des emplois et l’indexation des salaires de la fonction publique à la hausse du coût de la vie sont des stratégies efficaces pour contrer l’inflation sans nuire au pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs, comme le font les hausses du taux directeur de la Banque du Canada.

L’IRIS conclut aussi que l’inflation est causée par la hausse des prix imposée par les plus grandes entreprises canadiennes, qui ont empoché des profits records de 91 milliards de dollars pendant la pandémie, tandis que les biens de consommation devenaient de plus en plus inabordables.

« Si le gouvernement souhaitait réellement protéger la population canadienne des répercussions de l’inflation, il ferait payer aux plus riches leur juste part d’impôts plutôt que tenter d’appauvrir son personnel à la table de négociation », défend Chris Aylward.

Le rapport est clair : les meilleures mesures pour combattre l’inflation consistent à augmenter les salaires et à empêcher les grandes entreprises d’afficher des prix abusifs.

La pression pourrait monter

L’AFPC continuera donc de revendiquer des augmentations salariales qui reflètent la hausse du coût de la vie pour les fonctionnaires lorsqu’elle rencontrera le gouvernement fédéral dans le cadre des audiences des différentes commissions de l’intérêt public cet automne.

Si aucune entente n’est possible, l’AFPC est prête à exercer des moyens de pression pour obtenir un contrat qui protégera les travailleuses et travailleurs contre l’inflation galopante.

« La grève est toujours notre dernier recours, mais s’il faut débrayer pour obtenir l’entente que les fonctionnaires fédéraux méritent, on le fera sans hésiter », affirme Aylward.

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11 Août 2022