La loi adoptée par le gouvernement fédéral pour son énoncé économique de l’automne contient des mesures bienvenues visant à soutenir financièrement les étudiants postsecondaires et à faire un premier pas dans la résolution de la crise canadienne du logement.
Or, comme l’a souligné l’AFPC dans son mémoire au Comité sénatorial des finances nationales sur le projet de loi C-32 (la Loi d’exécution de l’énoncé économique de l’automne 2022), ces questions requièrent plus de la part du gouvernement.
L’AFPC est parfaitement en accord avec la proposition d’éliminer les intérêts pour les prêts garantis aux termes de la Loi fédérale sur les prêts aux étudiants. Le gouvernement avait d’abord renoncé à ces intérêts temporairement, et nous voyons d’un très bon œil cette décision d’en faire une mesure permanente. Cela dit, il faut en faire davantage.
Le sous-financement des établissements postsecondaires au Canada a rendu l’accès aux études plus onéreux que jamais en plus d’accroître la pression pour garder les salaires du personnel aussi bas que possible.
Une nouvelle fois, l’AFPC a exhorté le gouvernement :
- à injecter plus de fonds directement dans l’enseignement postsecondaire;
- à bonifier le modèle de financement des prêts et des bourses afin de donner plus d’aide financière directe aux étudiants;
- à augmenter le financement de l’éducation postsecondaire des Autochtones.
Le projet de loi C-32 prévoit également des initiatives pour améliorer l’abordabilité et la disponibilité des logements, notamment en doublant le crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation, en instaurant le crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles et en faisant payer une taxe pour les logements sous-utilisés.
Le gouvernement juge peut-être que ces initiatives suffisent à former son plan pour améliorer l’accès à la propriété, mais ce n’est pas assez pour que propriétaires et locataires puissent avoir accès à un logement abordable – et c’est encore plus vrai dans les collectivités nordiques.
Pour les populations du Nord, un logement abordable et convenable est difficile à trouver. Le surpeuplement est devenu un problème généralisé, amplifié par la hausse du coût de la vie et l’insécurité alimentaire croissante.
Le Rapport sur le logement dans le Nord 2021 de la Société canadienne d’hypothèques et de logement attestait quelques-uns des grands défis que vivent les populations des territoires. D’après ce rapport, nombreux sont les ménages à Whitehorse qui ne peuvent s’offrir un logement abordable sans aide financière. À Yellowknife, le problème est exacerbé par une population vieillissante, tandis que les jeunes du Nunavut se heurtent à de grands problèmes d’abordabilité.
Le gouvernement fédéral doit consacrer les ressources nécessaires pour que tous les habitants du Nord aient accès à un logement abordable et convenable qui répond aux normes nationales et aux codes du bâtiment, et ce dans un délai court et circonscrit.
L’AFPC appuie la proposition du Budget fédéral alternatif 2023 publié par le Centre canadien des politiques alternatives, consistant notamment à restructurer la Stratégie nationale sur le logement et à obtenir un nouvel engagement significatif de la part du gouvernement fédéral pour créer plus de logements communautaires, sociaux et coopératifs.