DeSousa : Le moment est venu de renforcer le filet de sécurité du Canada

Lettre d’opinion de Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC, publiée dans l'Ottawa Citizen » (en anglais seulement)

Partout au pays, les gens s’inquiètent. La hausse des tarifs douaniers et du coût de la vie, combinée à la crise du logement, fait craindre le pire aux travailleuses et travailleurs, et à leurs familles. 

Vais-je perdre mon emploi? Mon loyer va-t-il augmenter? Vais-je pouvoir faire l’épicerie? 

En cette période difficile, stabilité, sécurité et bien-être n’ont pas de prix. 

Mark Carney a nommé son premier cabinet, qui guidera le Canada dans les turbulences à venir. Il faudra avant tout protéger les services publics et y injecter de l’argent, car il s’agit de notre filet de sécurité. 

Il faut investir dans une fonction publique fiable et forte, et non pas licencier les personnes qui fournissent les programmes et avantages sociaux essentiels. C’est l’occasion pour le nouveau gouvernement de contribuer à l’avenir du pays en aidant les gens qui en assurent la bonne marche. 

Les services publics ont été au cœur des enjeux électoraux, les chefs des partis ayant consacré beaucoup de temps et d’énergie à convaincre l’électorat que leur façon de gérer le plus grand effectif du pays serait la meilleure. Il suffit de penser aux promesses d’amélioration de la sécurité frontalière et des forces armées, de restriction de la sous-traitance onéreuse et de bonification de l’assurance-emploi. 

En campagne, Mark Carney a réitéré son engagement à plafonner et non à réduire la fonction publique, mais aussi à ajouter 1 000 agentes et agents des services frontaliers. Bien qu’encourageantes, ces promesses ont toutefois suscité des questions sur les gels d’embauche, après les récentes compressions budgétaires et suppressions d’emplois imposées par les libéraux. 

Le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, avait menacé de supprimer annuellement jusqu’à 17 000 postes dans la fonction publique par attrition. Le jour des élections, un nombre record d’électrices et d’électeurs de sa circonscription (Carleton), qui compte plus de 4 000 fonctionnaires, s’est rendu aux urnes pour le renverser et forcer la tenue d’une élection partielle s’il veut regagner un siège au Parlement.  

Le message était très clair : on ne menace pas impunément l’intégrité de la fonction publique du Canada. 

Nous avons maintenant un gouvernement minoritaire fragile. Face aux menaces de la guerre commerciale américaine et à la crise croissante du coût de la vie, les partis devront s’unir pour adopter des lois qui protégeront les travailleurs et travailleuses et leurs familles.  

La démocratie canadienne fonctionne mieux lorsqu’il y a une diversité de voix au Parlement. Un gouvernement uni au-delà des allégeances politiques permet d’offrir une assurance dentaire à ceux et celles qui n’en auraient pas autrement, de bonifier l’assurance-médicaments, d’adopter des lois anti-briseurs de grève et de proposer des services de garde abordables dans l’ensemble du pays. 

Le nouveau gouvernement doit mettre de côté la partisanerie et travailler avec les autres partis pour adopter des lois favorables aux travailleuses et travailleurs et à leurs familles. 

Nous avons l’occasion d’instaurer le filet de sécurité sociale le plus solide parmi les grandes démocraties du globe. Notre gouvernement doit protéger les bons emplois et améliorer la vie des familles pour les générations à venir. La population doit pouvoir obtenir l’aide nécessaire quand elle en a besoin. 

Nous sommes prêts à nous retrousser les manches et à travailler avec le cabinet du premier ministre Carney pour concrétiser cette vision. 

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27 Mai 2025