David et Goliath : une membre de l’AFPC défie le premier ministre du Nouveau-Brunswick

Quelques semaines à peine avant les élections provinciales, Gaitlin Grogan, étudiante diplômée, s’est vu confier une tâche presque surhumaine. Nommée candidate du NPD dans la circonscription de Quispamsis, au nord de Saint John, elle n’a eu que quelques jours pour rallier des partisans et partager sa vision, mais sans pouvoir organiser de rassemblements ni faire de porte-à-porte en raison de la pandémie.

Ce n’est pas tout : elle affrontait le premier ministre progressiste-conservateur sortant, Blaine Higgs.

Pas de problème. 

Mme Grogan, auxiliaire de recherche à l’Université du Nouveau-Brunswick et membre de la section locale 60550 de l’AFPC depuis l’an dernier, a pris les choses en main. Avec peu de ressources, mais beaucoup d’imagination, elle a trouvé des moyens de joindre la population, par exemple en visitant des parcs et des centres communautaires, en peignant des slogans de campagne sur des rochers le long de sentiers pédestres populaires et en étant plus présente que jamais dans les médias sociaux.

« Nous avons vraiment dû faire preuve de créativité », ajoute-t-elle en riant.

Gaitlin Grogan a fait campagne pour l’accès à l’avortement et la prestation de soins de santé spécialisés aux personnes LGTBQ2+, des questions qui ont toujours été au cœur de son militantisme et qui soulèvent la controverse dans la province à l’heure actuelle.

La candidate néodémocrate devait livrer un combat difficile – le NPD n’ayant pas occupé de siège à l’Assemblée législative depuis 2005 – mais elle a soutenu que chaque vote compte.

« Beaucoup de gens croyaient dur comme fer que Blaine allait l’emporter haut la main, affirme Mme Grogan. Ils ne voyaient donc pas la nécessité de voter ni de promouvoir des valeurs progressistes. Mais je leur ai expliqué que leur vote comptait à bien des égards. J’ai essayé de donner une nouvelle tournure à la conversation. »

Bien que Blaine Higgs ait remporté l’élection avec une majorité confortable, la campagne populaire de la candidate néodémocrate a porté ses fruits : alors que son parti était en dernière place dans sa circonscription en 2018, il est arrivé à égalité avec le Parti vert, en troisième place, le nombre de votes pour le NPD ayant doublé.

« Au Nouveau-Brunswick, les partis reçoivent du financement pour chaque vote obtenu par leurs candidates et candidats, explique Mme Grogan. Donc, voter, c’est payant. Préparer le terrain pour la prochaine élection revêt énormément d’importance. »

Même si c’est Goliath plutôt que David qui est sorti victorieux, Caitlin Grogan continuera à se battre pour que les choses changent dans sa communauté et dans son syndicat. 

« Ç’aurait été formidable de remporter un siège. Mais c’était une élection anticipée en pleine pandémie et on a dû tempérer nos attentes, ce qui ne nous empêchera pas de poursuivre sur notre lancée. »

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14 Septembre 2020