Pendant deux ans, l’ancienne présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, nous a promis que les services dont dépendent les familles ne seraient pas touchés par les compressions budgétaires au gouvernement fédéral. Mais la réalité est tout autre.
D’abord, on a voulu réaliser des économies grâce au télétravail, puis en liquidant des édifices gouvernementaux, et plus tard en éliminant des milliers de postes par attrition. Et maintenant, le gouvernement veut ratisser encore plus large en s’attaquant aux postes temporaires et occasionnels et en allant jusqu’à mettre la hache dans les postes permanents pour « recentrer les dépenses gouvernementales ».
- Pour en savoir plus sur vos droits au travail, consultez la section sur le réaménagement des effectifs du site Web de l’AFPC.
Le gouvernement ne compte pas non plus annoncer avant l’été quels postes sont visés ni combien, laissant nos membres et leur famille dans l’incertitude. Les fonctionnaires fédéraux et leurs syndicats ignorent quels programmes essentiels seront amputés. Ils sont donc en droit de se demander s’ils auront encore un emploi l’été prochain.
En voulant réduire le nombre de postes permanents, le gouvernement témoigne, une fois encore, de son manque de respect envers son personnel et leur travail. Des milliers de fonctionnaires ont dû attendre des années avant d’obtenir un emploi permanent, passant d’un contrat temporaire à l’autre dans l’espoir d’obtenir un jour la sécurité d’emploi qui leur permettrait de subvenir aux besoins de leur famille.
Et voilà que leur employeur menace de les mettre à la porte pour des compressions budgétaires arbitraires.
Cette approche n’a rien d’économique; elle ne fait qu’affaiblir la fonction publique et les services essentiels dont dépend la population. Les travailleuses et travailleurs ne devraient pas avoir à vivre dans l’incertitude, à se demander s’ils auront toujours les moyens de joindre les deux bouts ou de fonder une famille.
Le manque de transparence du gouvernement est très préoccupant. Depuis deux ans, ni les syndicats ni leurs membres n’ont été consultés au sujet des coupes, dont on ignore toujours l’ampleur d’ailleurs.
En plus de déstabiliser les lieux de travail, ce genre de manœuvre vient miner la qualité des services dont dépend la population.
C’est du déjà-vu. Et ça n’augure rien de bon pour la population.
Dans son Plan d’action pour la réduction du déficit, le gouvernement Harper avait aboli des dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique fédérale, érodant du coup la qualité et l’accessibilité des services essentiels à la population.
Inévitablement, c’est la population qui en a fait les frais. Il y avait soudainement moins de gens pour inspecter les aliments et protéger nos frontières. Les vétérans et les personnes sans emploi ont dû attendre plus longtemps pour obtenir des services. Et les fonctionnaires qui restaient, surchargés, peinaient à servir la population.
Devant le nombre effarant de familles qui sont déjà en difficulté, ce n’est vraiment pas le moment de lésiner sur la qualité des services. Le gouvernement ne peut pas prétendre pouvoir économiser des milliards de dollars sans toucher aux services essentiels.
Il doit faire mieux.
Au lieu de cibler les fonctionnaires, le gouvernement libéral devrait plutôt cesser de gaspiller des milliards de dollars en sous-traitance et profiter des économies que procure le télétravail. Les familles ne devraient pas avoir à payer pour les décisions malavisées du gouvernement. La population mérite mieux.
L’AFPC a demandé à la présidente du Conseil du Trésor de suspendre les coupes dans la fonction publique et de délibérer réellement avec les syndicats des fonctionnaires fédéraux avant de prendre toute décision. Se retrouver devant un fait accompli n’a rien d’une consultation.
Le syndicat demande également au gouvernement de faire preuve d’une transparence absolue par rapport à ces compressions budgétaires panministérielles. Lorsqu’on reçoit de l’information au compte-gouttes, comme c’est le cas jusqu’à présent, on n’est pas en mesure de fournir une véritable rétroaction. Selon les médias, le gouvernement procédera à des coupes à l’Agence du revenu du Canada et à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Pour pouvoir aider les ministères à prendre des décisions éclairées et soutenir le personnel visé, il faut avoir une bonne idée des compressions envisagées.
Les fonctionnaires ont besoin de stabilité, de respect et de transparence, et l’AFPC les défendra jusqu’au bout.
- Pour en savoir plus sur vos droits au travail, consultez la section sur le réaménagement des effectifs du site Web de l’AFPC.