Parole aux membres : Choisir la sous-traitance, c’est nous laisser pour compte

J’exerce un métier spécialisé au sein du groupe Services de l’exploitation (SV). Quand je pense à un bon emploi, l’idée de bon climat de travail me vient immédiatement à l’esprit. Toutefois, le moral n’a jamais été aussi bas dans nos services, car mes collègues et moi voyons que nos emplois sont désormais confiés au secteur privé.

La sous-traitance nuit à notre capacité de faire notre travail. Nous avons constamment les mains liées. Les gens partent à la retraite, et les postes permanents ne sont pas pourvus, car au lieu, l’employeur fait appel à la sous-traitance. Ce cycle se produit dans presque dans tous les services du groupe SV.

Nous travaillons maintenant aux côtés d’entrepreneurs du secteur privé, et constatons des inégalités flagrantes. Les entrepreneurs n’ont pas d’avantages sociaux, de pensions ou de sécurité d’emploi.

Pour l’employeur, il est plus facile de sous-traiter le travail que d’embaucher de nouvelles personnes. Mais à long terme, la sous-traitance nuit à tout le monde.

Je connais une électricienne incroyable. Le mois dernier, elle a quitté son emploi et elle envisage d’abandonner le métier après seulement deux ans de travail parce que le gouvernement a sous-traité les fonctions de son service à un point tel qu’elle ne peut plus accomplir son travail.

Elle est la seule femme de son service. Comment peut-on encourager les femmes, les Autochtones, les personnes noires, les personnes LGBTQ2+ et les personnes racialisées à joindre la fonction publique, milieu où ces gens sont grandement sous-représentés, le moral est bas et les emplois sont, de toute façon, confiés au secteur privé? Tout cela m’empêche de dormir la nuit. Nous devons lutter contre la sous-traitance et veiller à ce que les emplois de la fonction publique soient pourvus.

Nous voulons tous un milieu de travail sûr. Pour y arriver, il faut des emplois solides dans les métiers spécialisés du secteur public. Pour que la prochaine génération réussisse, il lui faut une formation appropriée et une boîte à outils complète. Nous avons le pouvoir de lui fournir cet environnement.

Nous façonnons ici l’avenir de notre travail. Faisons revenir des emplois stables et solides dans le secteur public. Facilitons le recrutement, l’embauche et la formation d’une nouvelle génération. Rendons les métiers spécialisés plus attrayants pour tous ceux et celles qui veulent travailler ici. Nous sommes à protéger l’avenir de notre organisation, alors faisons-le correctement.

Membre active de l’UEDN depuis 15 ans, Kristina est représentante des droits de la personne et déléguée syndicale en chef suppléante de la section locale 21008 à Victoria, en Colombie-Britannique. En plus d’être membre des équipes de négo du groupe SV et des enjeux communs, elle est présidente du Comité des droits de la personne de l’île de Vancouver et vice-présidente du Comité régional des femmes de l’île de Vancouver. 

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22 Juin 2022