Déclaration de Chris Aylward, président national de l’AFPC
Le bruit court que le gouvernement fédéral serait sur le point d’annoncer le travail obligatoire au bureau deux à trois jours par semaine pour tous les fonctionnaires fédéraux, une mesure très préoccupante qui aurait une grave incidence sur plus de 165 000 membres de l’AFPC.
Comprenez-moi bien : toute modification unilatérale des conditions de travail de nos membres, y compris l’imposition d’un retour au travail en personne, constitue une violation flagrante du droit à la négociation collective.
Le droit au télétravail figure parmi les principales revendications de milliers de fonctionnaires fédéraux, qu’ils soient représentés par l’AFPC ou par un autre agent négociateur. Cette semaine, les médias rapportait que le Conseil du Trésor comptait imposer le retour au bureau au moins deux jours par semaine à tous les fonctionnaires fédéraux, mais que cette annonce avait été reportée.
Cette nouvelle a pris de court le syndicat, moi le premier. L’AFPC n’a pas tardé à communiquer avec le Conseil du Trésor, qui lui a confirmé qu’aucun mandat général concernant le retour au bureau des fonctionnaires n’est prévu.
La présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, s’est engagée à négocier de bonne foi avec les syndicats canadiens. L’imposition arbitraire du retour au bureau à l’échelle de la fonction publique irait à l’encontre de cet engagement.
L’incertitude qui règne autour du télétravail et du travail en mode hybride, y compris le manque d’uniformité dans l’ensemble de la fonction publique fédérale à cet égard, est une grande source de stress et de frustration pour les fonctionnaires.
C’est pourquoi l’AFPC tente d’inscrire le droit au télétravail dans ses conventions collectives. Cela permettra d’établir un mécanisme décisionnel clair pour que les fonctionnaires aient leur mot à dire sur leurs conditions de travail et qu’ils puissent se défendre s’ils estiment que la politique n’est pas appliquée correctement.
Il ne fait aucun doute que le mode hybride est la voie de l’avenir pour nombre de travailleuses et travailleurs. Cela dit, il reste que toute décision à cet égard doit être prise à la table de négociation.
Aux milliers de fonctionnaires fédéraux qui, même durant les temps difficiles, se sont présentés jour à près jour au travail afin d’assurer des services essentiels à la population :
Vos efforts ont permis à vos concitoyennes et concitoyens de garder la tête en dehors de l’eau durant la pandémie. C’est pourquoi nous continuerons de négocier de meilleures conditions pour vous, peu importe votre mode de travail, y compris des salaires décents qui tiennent compte de l’inflation, des milieux de travail sûrs et inclusifs, et une plus grande sécurité d’emploi.
Le temps est venu pour le gouvernement de vous témoigner tout le respect que vous méritez et de reconnaître l’importance capitale du droit au télétravail en acceptant de négocier de bonne foi.