Le 21 mars : la lutte contre le racisme systémique est essentielle à une reprise équitable

Au cours de la dernière année, la pandémie au Canada a eu un impact disproportionné sur les communautés autochtones, noires et racisées, et c’est toujours le cas. Ces communautés risquent davantage d’être exposées à la COVID-19. En raison d’inégalités sanitaires, sociales et économiques, elles ont connu un taux d’infection et de mortalité de beaucoup supérieur à celui observé dans la population blanche. 

La pandémie a également mis en évidence le racisme à l’égard des personnes noires, autochtones et asiatiques. Récemment, des femmes d’origine asiatique ont été la cible d’actes racistes et misogynes qui ont conduit à une tuerie aux États-Unis. Les actes haineux à caractère raciste, la misogynie et la violence ont un profond impact sur le sentiment de sécurité et la santé mentale de ces communautés, amplifiant ainsi les préjudices auxquels elles sont confrontées.

La santé des Canadiennes et des Canadiens est largement influencée à long terme par certains déterminants sociaux comme le revenu et le niveau d’instruction, qui sont du même coup fortement influencés par le racisme systémique et désavantagent nettement les communautés marginalisées. Les personnes autochtones, noires et racialisées sont, de façon disproportionnée, obligées d’occuper des emplois précaires mal rémunérés et n’ont souvent pas accès à des congés de maladie payés ni aux mesures de protection personnelle exigées par la pandémie.

À Toronto, par exemple,  83 %  des personnes atteintes de la COVID-19 sont des personnes racialisées, même si elles représentent moins de la moitié de la population de la ville. À Ottawa, 37 % des personnes atteintes sont des personnes noires, alors que celles-ci constituent à peine 7 % de la population. Dans les communautés autochtones, le taux d’infection est 40 % plus élevé que dans l’ensemble de la population canadienne, bien que ce taux soit probablement sous-évalué.

Durant la pandémie, les femmes racialisées ont connu un taux de chômage beaucoup plus élevé que les femmes blanches en raison des inégalités systémiques : emplois précaires à faible salaire, moins d’occasions d’avancement de carrière et moins d’accès aux services de base et aux garderies à horaires flexibles.

Alors que les campagnes nationales de vaccination s’intensifient et que des signes encourageants de reprise se profilent, il faut faire en sorte que la lutte contre le racisme systémique soit au centre de ces efforts. Il est des plus urgents que les gouvernements de l’ensemble du pays s’engagent à éliminer les obstacles systémiques qui freinent l’avancement des personnes noires, autochtones et racialisées et à renforcer la protection contre les actes haineux à caractère raciste, la misogynie et la violence. Afin d’éliminer les inégalités sanitaires, sociales et économiques, il faut améliorer le filet de sécurité sociale et réformer les lois du travail et de l’immigration. Les gouvernements et les employeurs, peu importe leur taille, doivent travailler ensemble pour que les lieux de travail soient inclusifs et représentatifs à tous les niveaux.

En ce 21 mars, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, nous devons reconnaître les iniquités raciales systémiques qui persistent dans notre société; honorer ceux et celles qui continuent à mener la lutte contre l’injustice raciale et réfléchir au rôle que chacun et chacune d’entre nous peut jouer au quotidien pour soutenir et promouvoir le combat contre le racisme systémique.

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19 Mars 2021