Travail en isolement

Qu’entend-on par « travail en isolement »? 

Bon nombre de personnes salariées courent des risques parce qu’elles doivent travailler seules.

L’AFPC définit ainsi le travail en isolement (parfois appelé « travail en solitaire ») : le fait, pour une personne salariée, de travailler seule dans un lieu isolé où il lui est impossible de demander de l’assistance en cas de blessures, de maladie ou d’urgence.

Lorsqu’on travaille seul, il n’y a pas de supervision ni de direction compétentes pour s’assurer que les mesures et les procédures de sécurité appropriées sont en place et suivies. 

Bien des membres de l’AFPC sont exposés à des dangers simplement parce que leur employeur n’a pas mis en place de politiques ou de procédures reconnaissant le travail en isolement. Et c’est inacceptable.

Pourquoi est-il dangereux de travailler seul? 

De nombreuses tâches doivent se faire à deux pour être sans danger. Lorsqu’une personne travaille seule, et que ses conditions de travail l’exposent à des dangers, les risques de blessures graves sont plus élevés. Une personne salariée qui se blesse grièvement au travail alors qu’elle est seule peut être incapable de demander de l’aide ou une assistance immédiate et peut s’exposer à d’autres blessures ou même mourir. 

Travailler seul comporte des risques, notamment :

  • des chutes 
  • des accidents de véhicule 
  • des brûlures 
  • de la violence 
  • des dangers mécaniques
  • une exposition à la chaleur ou au froid extrême

Certaines situations peuvent aussi être dangereuses :

  • avoir des contacts directs avec les clients
  • manipuler des pesticides 
  • soulever des objets lourds
  • travailler de nuit
  • devoir faire respecter la loi, des règlements

Quelles sont les exigences de la loi?

Les employeurs sont légalement tenus d’offrir un milieu de travail sain et sécuritaire. Bien que le gouvernement fédéral (ainsi que l’Ontario et la Nouvelle-Écosse) n’ait pas de loi précise à ce sujet, il est abondamment stipulé dans les politiques et procédures gouvernementales que le travail en solitaire est potentiellement dangereux. 

Ailleurs au Canada, toutefois, les lois sur la santé et la sécurité au travail comportent des dispositions législatives particulières sur le travail en solitaire. C’est le cas en Alberta, en Colombie-Britannique, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Réduire les risques du travail en isolement : ce que peut faire le comité de SST

ÉTAPE 1 – ÉVALUER LES TÂCHES ET LES RISQUES

La première étape consiste à déterminer les tâches qui exigent un travail en solitaire. À cette étape, il serait judicieux d'obtenir l’adhésion et la coopération de l’employeur. Toutefois, si l’employeur n’appuie pas cette démarche, les sections locales devront effectuer elles-mêmes l’évaluation des tâches, risques, dangers et problèmes potentiels.

ÉTAPE 2 – S’ASSURER QUE L’EMPLOYEUR A UNE POLITIQUE SUR LE TRAVAIL EN ISOLEMENT ET PROPOSER DES RECOMMANDATIONS

Exemples de recommandations :

a) Formuler des politiques sur le travail en isolement ou revoir celles de l’employeur. La politique doit énumérer toutes les tâches dangereuses qui ne doivent jamais être effectuées en solitaire et prévoir un nombre suffisant de membres du personnel pour appliquer la politique. Enfin, la politique doit interdire aux personnes salariées d’accomplir une tâche jugée dangereuse sans l’aide d’une deuxième personne. 

b) Élaborer des procédures pour les situations dangereuses au travail et y inclure les points suivants : 

- Que faire en cas d’urgence? 

- Comment obtenir de l’aide? 

- Signaler les accidents ou les incidents évités de justesse

- Utiliser les systèmes d’alarme et de communication

- Énoncer les responsabilités des superviseurs 

c) Établir une procédure de vérification

Ce pourrait être un courriel au début et à la fin de la journée. Toutefois, dans les emplois à risque élevé, il faut exiger des vérifications plus fréquentes. L’intervalle entre les vérifications est en fonction du niveau de risque associé à l’exécution du travail.

La procédure doit indiquer et documenter la durée (?) de l’intervalle entre les vérifications. La durée de l’intervalle (?) entre les vérifications doit être déterminée par la supervision et la personne salariée, en consultation avec le comité mixte local de santé et de sécurité. À tout le moins, cet horaire comprend une prise de contact au début et à la fin de la journée de travail.

La procédure écrite doit également spécifier les mesures à prendre si l’absence ou le départ n’est pas signalé. 

ÉTAPE 3 – SENSIBILISATION ET FORMATION

Toute politique sur le travail en isolement doit stipuler les exigences en matière de sensibilisation et de formation. Mais il faut plus. Le comité mixte de santé et sécurité ou le comité d’orientation doit s’assurer que l’employeur offre une formation pour sensibiliser son personnel aux politiques et procédures en place et que celui-ci soit en mesure de reconnaître les dangers auxquels il est confronté dans le lieu de travail et d’y remédier. La formation doit être offerte à tous les nouveaux employés. Il faut également prévoir une mise à jour régulière des connaissances apprises et soumettre au comité d’orientation un rapport annuel sur la formation.  

22 Novembre 2023