Télétravail : la population y est favorable et la grande majorité des membres est prête à agir

Plus de 65 000 membres ont répondu à notre sondage sur le télétravail après que le Conseil du Trésor a annoncé l’obligation, pour les fonctionnaires fédéraux, de travailler au bureau trois jours par semaine.

Résultats du sondage

Les membres de l’AFPC s’opposent massivement à cette décision malavisée du gouvernement. Ils sont mécontents, et avec raison. L’employeur a pris une décision unilatérale qui n’est fondée sur aucune donnée probante.

  • Au total, 91 % des personnes sondées s’opposent fermement à la nouvelle directive sur le télétravail.
  • Moins de la moitié des personnes sondées sont obligées de se rendre au bureau deux jours par semaine.
  • 64 % des personnes ont répondu qu’elles allaient peut-être ou fort probablement déposer un grief.
  • 75 % des personnes ont répondu qu’elles allaient contester concrètement la nouvelle directive.
  • La présence au bureau trois jours par semaine aurait d’importantes répercussions sur :
    • les dépenses (stationnement, services de garde, dîner, déplacement, etc.) (91 %)
    • le temps de déplacement et de transport (90 %)
    • la conciliation travail-vie personnelle (89 %)
    • l’environnement (84 %)
    • la santé mentale (83 %)
    • les obligations familiales (73 %)
    • le manque d’espaces de travail (79 %)
    • la satisfaction professionnelle (80 %).

La population en faveur du télétravail

L’AFPC a également mené une étude auprès des Canadiennes et Canadiens avec la firme Abacus* : 69 % d’entre eux pensent que les fonctionnaires devraient avoir la possibilité de travailler de la maison à temps plein ou à temps partiel.

De plus, la majorité des personnes sondées estiment que le gouvernement fédéral devrait montrer l’exemple et proposer un régime de travail flexible dans la mesure du possible. Les Canadiennes et Canadiens ne se soucient pas de l’endroit où les fonctionnaires effectuent leur travail, tant qu’il est fait à temps.

Le télétravail présente bien des avantages et la population en est consciente. Il permet notamment de créer des milieux de travail plus inclusifs et accessibles, de protéger l’environnement en réduisant les déplacements et les embouteillages, et d’offrir une meilleure conciliation travail-vie personnelle aux parents et aux personnes aidantes.

En vos propres mots

L’AFPC souhaitait connaître l’avis de ses membres sur le modèle hybride depuis sa mise en œuvre et sur la nouvelle politique de travail au bureau. Voici ce que vous nous avez dit :

« C’est ridicule que je doive travailler au bureau alors que tout mon travail se fait par courriel et dans des réunions virtuelles. Le reste de mon équipe ne travaille même pas dans le même bureau que moi. »

« Je fais deux fois plus de travail à la maison qu’au bureau parce que j’ai moins de distractions. C’est plus difficile de se concentrer dans un espace commun. »

« Les fonctionnaires ont les mêmes difficultés économiques que le reste de la population. Payer davantage pour le stationnement, l’essence et les services de garde nous rapprochera encore plus du seuil de pauvreté. »

« Comment le gouvernement peut-il dire se préoccuper de l’environnement alors qu’il oblige plus de 250 000 personnes à se déplacer inutilement? »

« Les personnes racialisées et celles ayant un handicap font l’objet de discrimination au travail (exclusion, harcèlement, intimidation, manque de mesures d’adaptation). Travailler de la maison n’élimine pas le problème, mais ça facilite un peu les choses. Se faire ignorer durant une réunion virtuelle n’est pas la même chose que de se sentir à l’écart lors d’une réunion en personne. »

« Depuis l’annonce de la nouvelle politique, je n’ai pas arrêté de pleurer. J’élève ma famille seule. Mon salaire est ma seule source de revenu et je n’ai personne pour garder les enfants ou passer les chercher à l’école. Je n’ai pas les moyens de payer d’autres services de garde. »

« Il n’y a pas assez de place pour tout le monde au bureau. Il n’y a qu’une seule salle de conférence. Les gens tiennent leurs réunions dans la cuisine. Les espaces de travail sont sales et mal équipés. »

« Quand l’employeur a parlé d’environnement, de conciliation travail-vie personnelle et de santé mentale lorsqu’on a eu le choix de retourner au bureau après la pandémie, j’y ai cru. J’ai l’impression d’avoir été trahi. »

Prochaines étapes

L’AFPC a défendu le télétravail en soulignant les effets positifs qu’il aurait sur l’économie du pays. Au congrès national de 2024, les personnes déléguées ont décidé de mener une campagne nationale pour obtenir des modalités de télétravail plus flexibles.

L’AFPC a déposé une série de contestations judiciaires contre le Conseil du Trésor. Elle encouragera aussi ses membres à déposer des griefs individuels en vue de le forcer à revenir sur sa décision.

Dans les prochaines semaines, nous continuerons de faire pression sur le gouvernement. Notre message est clair : on ne touche pas aux droits dûment négociés par les fonctionnaires.

 

* L'étude a été mené en mai auprès d’un échantillon aléatoire de 2 000 adultes canadiens. L’échantillon a été pondéré en fonction des données du recensement afin qu’il soit représentatif de la population sur le plan de l’âge, du genre, du niveau de scolarité et de la région.

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25 Juin 2024