Même si les choses se sont un peu améliorées au fil des ans, les résultats du dernier sondage auprès des fonctionnaires fédéraux montrent que les groupes marginalisés se heurtent encore à des obstacles de taille. Ce sondage annuel, qui porte sur différents aspects de la vie professionnelle des fonctionnaires, donne un aperçu du quotidien de ces groupes, une réalité qui n’est pas toujours rose.
La discrimination et le harcèlement règnent encore
La discrimination et le harcèlement au travail persistent, les résultats du sondage indiquant que le problème est particulièrement grave pour les personnes ayant un handicap et pour celles de genre divers*.Environ un employé sur cinq dans chacun de ces groupes a déclaré avoir été victime de discrimination au cours de l’année précédente, ce chiffre passant à près d’un sur trois lorsqu’il s’agissait de harcèlement. Les fonctionnaires autochtones ont aussi été confrontés à la discrimination et au harcèlement, dans une proportion de 14 % et 22 %, respectivement.
Parmi les répondants, 12 % des personnes racialisées et 11 % des personnes s’identifiant comme lesbiennes, gaies, bisexuelles ou d’une autre orientation sexuelle (LGB+)** ont dit avoir été victimes de discrimination.
« Bien que les taux de discrimination et de harcèlement aient chuté au cours des 10 dernières années, les statistiques demeurent très troublantes, affirme Chris Aylward. La fonction publique devrait être un endroit où il fait bon travailler pour tout le monde. »
Environnement de travail et bien-être
En ce qui concerne la perception qu’ont les membres des groupes d’équité de leur vie professionnelle, les résultats sont tout aussi décevants.
Ainsi, les personnes à genre divers et celles ayant un handicap étaient beaucoup moins susceptibles que les autres répondants :
- de se sentir valorisées au travail (50/55 % contre la moyenne de 68 %)
- de se sentir acceptées comme membres à part entière de l’équipe (61 % contre la moyenne de 75 %) ou
- d’être traitées avec respect dans leur unité de travail (63/68 % contre la moyenne de 82 %).
Le stress professionnel est aussi plus présent chez les membres de la plupart des groupes d’équité : 30 % des personnes de genre divers, 29 % des personnes ayant un handicap, 20 % des personnes autochtones et 19 % des personnes LGB+ ont qualifié leur niveau de stress d’élevé ou de très élevé (comparé à une moyenne de 16 % dans l’ensemble de la fonction publique). De plus, seulement 37 % des personnes de genre divers et 46 % des personnes ayant un handicap considéraient leur milieu de travail sain sur le plan psychologique, comparé à 61 % pour l’ensemble des répondantes et répondants.
Accessibilité et mesures d’adaptation
L’accessibilité et l’adaptation sont des questions cruciales pour les fonctionnaires ayant un handicap. En l’absence de bonnes mesures en ce sens, la réussite professionnelle de ces personnes est compromise et, dans certains cas, elles doivent même quitter leur milieu de travail.
Plus de la moitié des fonctionnaires ayant un handicap ont déclaré avoir demandé une mesure d’adaptation. Dans 17 % des cas, aucune mesure n’a été prise pour répondre à leurs besoins. Des fonctionnaires dont la demande a été acceptée, 22 % ont dit ne pas être satisfaits du résultat.
Il n’est donc pas surprenant que plus du quart des employés ayant un handicap ont indiqué que des problèmes liés à l’accessibilité ou aux mesures d’adaptation avaient compromis leur cheminement de carrière et le tiers, que ces problèmes les stressaient.
« L’AFPC enjoint au gouvernement de prendre ces résultats au sérieux et de s’attaquer aux problèmes, ajoute M. Aylward. Il peut commencer par mettre en œuvre toutes les recommandations du Groupe de travail conjoint syndical-patronal sur la diversité et l’inclusion dans la fonction publique.
Le mandat d’un an du groupe de travail consistait à définir et à justifier la diversité et l’inclusion dans la fonction publique et à recommander un cadre de travail et un plan d’action. Son rapport définitif à l’intention du gouvernement renferme 44 recommandations pour faire une plus grande place à la diversité et à l’inclusion dans la fonction publique.