Place à la discussion : sixième anniversaire du fiasco Phénix

Le 28 février, nous « célébrons » six années de ratés de Phénix. 

Le système de paye Phénix a eu des conséquences financières et psychologiques dévastatrices pour des dizaines de milliers de membres de l’AFPC. Plus de la moitié des fonctionnaires fédéraux ont été sous-payés ou trop payés, ou encore n’ont pas été payés du tout. Certains ont perdu leur maison, leur voiture et leurs économies. Difficile de croire que six ans plus tard, on n’est toujours pas sortis du bois.

Depuis 2016, il n’y a pas eu une seule période de paye sans erreur, et les conséquences financières sur les dizaines de milliers de membres de l’AFPC sont énormes.

Faute de savoir si le versement sera exact, paye rime dorénavant avec stress et anxiété. 

Dans le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux de l’an dernier, plus d’une personne sur trois disait avoir connu des problèmes de paye au cours des douze mois précédents. De celles-ci, plus de 60 % attendaient toujours que leurs problèmes soient réglés. La crainte d’être victimes des problèmes de Phénix retient encore des fonctionnaires de changer de poste, d’accepter une promotion, ou même de prendre leur retraite.

Les fonctionnaires fédéraux veulent qu’on mette un terme à cette catastrophe. Ils méritent d’être payés correctement, et de voir leurs problèmes réglés rapidement et dans des délais fermes.

Que nous réserve l’avenir?

Régler les problèmes et se débarrasser de l’arriéré

Au lieu de diminuer, l’arriéré de Phénix a augmenté au cours des derniers mois. Il compte plus de 141 000 dossiers, et de nouveaux s’y ajoutent chaque jour. Des milliers d’entre eux datent d’aussi loin que 2016 et attendent toujours d’être réglés.

Le cauchemar ne prendra fin que lorsque le gouvernement aura adopté un système qui paiera nos membres toujours correctement et au bon moment. Malheureusement, ce n’est pas demain la veille! Entre-temps, la seule solution est d’embaucher plus de conseillères et conseillers en rémunération pour régler les problèmes de paye qui s’ajoutent chaque jour, en plus de l’arriéré existant.

C’est pourquoi augmenter le nombre de conseillères et conseillers en rémunération est prioritaire pour l’AFPC dans la gestion du dossier Phénix.

Il faut aussi tenir compte du fait que travailler à la rémunération avec un système de paye défectueux est en soi difficile et stressant; il n’est pas simple d’embaucher et de garder des personnes hautement qualifiées dans ces conditions. C’est pourquoi nous avons également exigé du gouvernement qu’il renouvelle les mesures incitatives pour les conseillères et conseillers en rémunération.

Si Phénix ne peut être réglé demain, le moins que puisse faire le plus grand employeur du Canada, c’est d’embaucher les gens dont nous avons besoin pour prévenir d’autres problèmes de paye et les régler rapidement lorsqu’ils arrivent.

Dédommagement pour les problèmes persistants

Les membres de l’AFPC ont touché un dédommagement général de 2 500 $ pour la période allant de 2016 à 2019, mais les problèmes persistent.

Trois ans plus tard, les membres de l’AFPC ne sont toujours pas payés adéquatement. Ils méritent un dédommagement de plus pour les conséquences qu’ils continuent de subir.

C’est pourquoi l’AFPC commencera le plus tôt possible à se battre pour obtenir des dédommagements additionnels.

Nous allons aussi nous assurer que le processus de réclamation pour les dépenses et les pertes importantes, négocié dans la dernière convention collective, doit aussi être prolongé tant et aussi longtemps que les fonctionnaires seront victimes du système de paie Phénix.

Le dédommagement Phénix ne doit pas être imposable

Le dédommagement négocié par l’AFPC pour le stress, l’exaspération, la douleur et la souffrance causés par le système de paye Phénix ne devrait pas être imposable, comme c’est le cas des autres ententes de dédommagement.

Ce différend, qui touche plus de 165 000 membres de l’AFPC, devra faire l’objet de contestations individuelles.

Si vous souhaitez faire appel de l’assujettissement à l’impôt de votre dommage général, les renseignements qui se trouvent ici peuvent vous aider.

Futur système de paye

Le processus de remplacement du système de paye Phénix a commencé, mais il faudra encore des années avant que le nouveau système de paye et de ressources humaines soit en place.

Un logiciel canadien de Ceridian a été sélectionné en 2021 parmi trois solutions de remplacement. L'AFPC fait partie du processus de consultation et dispose d'une équipe Phénix qui commentera les différentes étapes du développement du système et de son déploiement éventuel.

Certains ministères participent actuellement à un programme pilote. Nous tiendrons nos membres au courant des faits nouveaux.

Les membres de l’AFPC qui travaillent au Centre des services de paye devraient être consultés tout au long du développement et de la mise à l’essai du nouveau système. Ce sont eux qui règlent les problèmes de paye chaque jour, ils sont donc les mieux placés pour savoir quelles sont les embûches causées par un système défectueux.

La direction de l’AFPC avait signalé que Phénix n’était pas prêt à être lancé en 2016, mais le gouvernement a fait la sourde oreille. Nous connaissons les résultats, et ne permettrons pas que l’histoire se répète.

Notre syndicat fera tout en son pouvoir pour s’assurer que les choses soient bien faites.

L’heure est venue de lancer une enquête nationale publique sur le fiasco Phénix

Cette honte nationale coûte aux contribuables des milliards de dollars et pénalise des centaines de milliers de Canadiens, dont des dizaines de milliers de nos membres.

Le cinglant rapport sur Phénix publié par le vérificateur général en 2017 a fait la lumière sur les échecs du système de paie , mais, presque quatre ans plus tard, le gouvernement n’a pas fourni d’autres réponses et personne n’a été tenu responsable. Nous ne savons même pas si les problèmes les plus accablants soulevés par le rapport ont fait l’objet d’un suivi.

Nous ne ferons jamais toute la lumière sur l’étendue et les conséquences de cette catastrophe monumentale sans une enquête nationale publique. C’est le seul moyen d’éviter que les Canadiennes et Canadiens traversent pareille épreuve dans le futur.

Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, l’AFPC fera pression sur les députés pour qu’une enquête nationale publique soit lancée. Le gouvernement doit être tenu responsable de ses erreurs et veiller à ce qu’elles ne se répètent jamais.

Sujets: 

24 Février 2022