Les membres qui demandent notre aide sont souvent effrayés et traumatisés, ce qui peut les pousser à lutter, à fuir, à se figer ou à se soumettre. Au travail, le racisme, le sexisme et la discrimination fondée sur d’autres identités sociales peuvent entraîner des traumatismes chroniques ou complexes. Il est donc important de comprendre ce que nos membres ressentent afin de les servir dans la compassion et la dignité.
C’est dans cette optique que l’AFPC veut outiller les personnes déléguées syndicales, la direction des sections locales et les représentantes et représentants syndicaux pour qu’ils soient en mesure de cerner, de représenter et de défendre les réalités intersectionnelles de ses membres autochtones, noirs, asiatiques et racialisés. Le Plan national de lutte contre le racisme témoigne de cette volonté. La sensibilisation aux traumatismes, démarche issue du secteur de la santé, tient compte des torts causés par le colonialisme et les injustices du passé sur les communautés qui ont connu l’oppression, des événements traumatiques ou le génocide.
« Grâce à la formation et aux discussions sur la représentation tenant compte des traumatismes, on peut mieux comprendre comment les processus antagonistes amplifient les difficultés des membres », explique Susan O’Reilly, directrice intérimaire de la Représentation et des Services juridiques.
« On n’est pas psychologues ni travailleurs sociaux, mais on a des moyens d’éviter d’autres peines aux membres qui ont vécu des traumatismes sans compromettre la qualité de la représentation, de l’administration et de l’analyse. »
Il faut savoir décoder les réactions aux traumatismes afin de mieux conseiller et appuyer les membres. La patience, une grande capacité d’écoute et la validation de leur expérience sont des moyens de gagner leur confiance sans leur causer plus de tort. Être présents, agir calmement et respecter l’autonomie de l’autre peuvent ouvrir grande la voie à la justice au travail.
Pour bien accomplir cet important travail, il faut se rappeler qu’on a tous des plaies susceptibles de se rouvrir. Il est donc essentiel de se fixer des limites saines, d’apprendre à maîtriser nos réactions et de savoir nous adapter aux situations.
Le nouveau cours « Représentation et lutte contre le racisme au travail » sera offert aux représentants et représentantes en 2023. Cet automne, des membres ont participé à l’atelier sur la représentation tenant compte des traumatismes de Myrna McCallum. Cette avocate métisse anime des ateliers et le balado The Trauma-Informed Lawyer, qui puise dans son expérience personnelle des pensionnats pour Autochtones.
Écoutez le balado de Myrna (en anglais seulement) sur les traumatismes, la résilience, la compassion, l’empathie, l’humilité, l’établissement de limites et bien d’autres compétences utiles pour le travail de représentation des membres.