Il y a quatre ans se tenait notre dernier congrès national, où j’ai été élu président national.
Depuis, nous nous sommes attaqués aux priorités établies par le congrès. Nous avons persévéré pour régler les éternels problèmes de paye Phénix et fait pression sur le gouvernement fédéral pour obtenir un dédommagement équitable. Nous nous sommes mobilisés pour améliorer chacune des conventions collectives à renouveler. Nous avons syndiqué des milliers de travailleuses et travailleurs et négocié leur premier contrat de travail. Nous avons redoublé d’efforts afin de venir à bout du racisme et de la discrimination, et d’assurer la mise en œuvre des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation. Nous avons établi un groupe de travail sur l’équité entre les genres et avons été un partenaire clé dans la lutte nationale pour des services de garde abordables.
Comme pour la majeure partie du monde, nos plans ont basculé en mars 2020. La pandémie de COVID-19 a forcé la fermeture de secteurs économiques entiers. De nombreuses personnes ont perdu leur emploi, et d’autres ont dû travailler à la maison ou fournir des services essentiels dans des conditions dangereuses.
Du jour au lendemain, tout a changé et nous avons dû nous adapter. Nous avons agi rapidement pour protéger nos membres en exigeant qu’ils disposent d’équipement de protection individuelle, que soient établis des protocoles de santé et de sécurité adéquats et que les employeurs offrent le soutien nécessaire aux personnes en télétravail. Nous nous sommes battus pour obtenir le congé 699 et le congé lié à la COVID-19 afin d’aider nos membres à s’acquitter de leurs obligations familiales durant les périodes de confinement et de fermeture des écoles.
Nous avons vite appris — et souvent à tâtons — à travailler en mode virtuel dans toutes nos sphères d’activité : négociations, représentation, formation, mobilisation, administration financière, réunions syndicales, votes de ratification, conférences, congrès et j’en passe. Ce fut ardu pour tout le monde — nos dirigeantes et dirigeants, notre personnel, notre base militante et nos membres. Je tiens à vous remercier de tout cœur pour les sacrifices que vous avez consentis afin de poursuivre le travail du syndicat, tout en composant avec les répercussions de la pandémie sur votre vie personnelle. Je sais que certains d’entre vous ont beaucoup plus souffert que d’autres durant cette période en raison des iniquités systémiques dans nos milieux de travail et de vie, y compris au sein de notre syndicat.
La pandémie a été à la fois terrible et révélatrice. À tout le moins, elle a mis au jour la discrimination systémique et omniprésente qui existe au Canada et ailleurs dans le monde, ainsi que la dimension intersectionnelle et multidimensionnelle des inégalités sociales, économiques et raciales, du manque d’équité entre les genres et des effets pervers du colonialisme. Il est important de souligner que la pandémie a aussi confirmé le rôle essentiel que jouent les gouvernements au chapitre de la sûreté et de la sécurité.
Il n’a jamais été aussi clair que seuls les gouvernements ont les moyens financiers et organisationnels de s’assurer que sont comblés les besoins de la population. Aujourd’hui, personne ne peut contester que, sans leur financement et leurs politiques, rien ne garantirait la sécurité alimentaire et l’accès aux soins de santé, aux services de garde d’enfants, à l’instruction, aux transports et à d’autres services essentiels et abordables. Seuls les gouvernements ont les moyens d’offrir des emplois bien rémunérés et de fournir le soutien du revenu dont ont besoin les personnes retraitées et celles qui ne peuvent pas travailler.
Notre syndicat doit s’appuyer sur ces vérités, mises en lumière par la pandémie, pour exiger des gouvernements qu’ils se dépassent.
Ce rapport montre que notre syndicat continue de croître, tant en force qu’en nombre, son effectif frôlant maintenant les 230 000 membres. Le mérite de ces réussites nous revient à tous et toutes, comme la responsabilité de continuer à apporter des changements durables, à réaliser des gains équitables et à obtenir une justice véritable.
En toute solidarité,
Chris Aylward
Président national de l’AFPC