Après avoir passé plus de quatre mois sur la ligne de piquetage, les 13 membres de l’AFPC travaillant à l’Office d’habitation d’Iqaluit ont ratifié leur entente de principe. Ayant pu compter sur la solidarité de gens de partout au pays, ces travailleuses et travailleurs, la plupart de jeunes parents inuits, ont remporté leur lutte pour obtenir un salaire qui réduit l’écart causé par l’inflation et qui pallie le coût élevé de la vie au Nunavut.
« La résilience et la ténacité de ces travailleuses et travailleurs, ainsi que la solidarité manifestée par des membres de l’AFPC des quatre coins du pays, illustrent le pouvoir du mouvement syndical, où l’union fait la force », explique Josée-Anne Sirito, vice-présidente exécutive de l’AFPC-Nord.
L’employeur a reporté à maintes reprises les pourparlers, retardant ainsi tout le processus et dépensant des milliers de dollars en personnel de remplacement. Il a fait appel à des briseurs de grève venus du sud du pays à qui il a offert un meilleur salaire en plus d’une indemnité de logement et de repas et d’autres avantages auxquels n’a jamais eu droit le personnel de l’Office d’habitation.
« Ces mesures antisyndicales viennent saper la négociation collective. Elles ont pour but d’empêcher les travailleuses et les travailleurs de demander de meilleures conditions de travail », renchérit le président national de l’AFPC, Chris Aylward. « Le gouvernement fédéral avait pourtant promis de déposer une loi pour interdire le recours aux briseurs de grève. S’il l’avait fait, on aurait pu éviter la grève ou du moins l’écourter. Je demande donc au ministre du Travail, Seamus O’Regan, de faire de ce projet de loi une priorité à la reprise des travaux parlementaires. »
La nouvelle convention collective expire en juin 2025. Elle prévoit des augmentations de salaire justes et équitables, tout comme le versement d’un montant forfaitaire, une augmentation de la prime de langue autochtone, de nouveaux congés pour les activités traditionnelles inuites, à savoir la chasse, la pêche, la cueillette et la récolte, ainsi que d’autres changements à la mesure du travail accompli par le personnel de l’Office d’habitation.