En ce 3 décembre, Journée internationale des personnes handicapées, l’AFPC clame haut et fort que les personnes ayant un handicap doivent pouvoir participer pleinement et équitablement à tous les aspects de la société canadienne.
Nous avons fait beaucoup de chemin en ce sens, mais nous sommes encore loin du but.
L’enquête canadienne sur l’incapacité présente des statistiques troublantes : 22 % des Canadiens ont au moins une incapacité et environ 40 % des personnes avec un handicap qui n’ont pas d’emploi et qui ne vont pas à l’école sont des travailleurs potentiels. Cela signifie que 645 000 personnes ne travaillaient pas, mais étaient aptes au travail. L’enquête révèle aussi que bien des personnes ayant un handicap vivent dans la pauvreté, particulièrement celles qui ont une incapacité grave.
Dans la fonction publique fédérale, une personne handicapée sur quatre aurait été victime de discrimination au travail et moins d’un tiers estiment avoir des chances égales d’obtenir une promotion. Ces personnes sont aussi beaucoup moins nombreuses à croire qu’elles ont reçu la formation nécessaire pour faire leur travail.
Projet de loi c-81, Loi canadienne sur l’accessibilité
La Chambre des communes a récemment adopté un projet de loi visant à rendre l’appareil gouvernemental et les industries sous réglementation fédérale plus accessibles et inclusifs. L’AFPC est d’accord avec les objectifs de la loi, qui s’inspire de lois provinciales similaires et faisait cruellement défaut au palier fédéral. Malheureusement, le projet de loi C-81 comporte bien des lacunes que l’AFPC et des organismes de défense des droits des personnes handicapées ont relevées. Soulignons, entre autres, l’absence de détails sur ce que doivent renfermer les plans d’accessibilité du gouvernement et des organismes fédéraux et le fait qu’il n’y ait pas d’échéanciers à cet égard.
En octobre dernier, l’AFPC a présenté ses recommandations visant à améliorer le C-81 au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. L’AFPC recommande notamment de renforcer l’équité en matière d’emploi, de créer un fonds central d’adaptation pour la fonction publique et de veiller à ce que tous les travailleurs et travailleuses puissent déposer un grief lorsqu’il y a violation de la loi.
Malgré toute cette attention, le gouvernement n’a adopté aucun des changements que nous avions réclamés. L’AFPC continuera donc d’insister pour que ces changements soient incorporés au projet de loi lorsqu’il sera présenté au Sénat.
Pour un gouvernement plus accessible et plus inclusif
Au palier fédéral, il y a encore bien des façons d’apporter des changements qui aideront les personnes ayant un handicap. Le gouvernement élaborera des règlements et des normes en matière d’accessibilité lorsque la loi entrera en vigueur. À la table de négociation, l’AFPC réclamera également l’adoption de solutions concrètes en vue de créer des milieux de travail accessibles et inclusifs et de veiller à ce que les services gouvernementaux soient tout aussi accessibles.
Dans le rapport définitif qu’il a déposé en décembre 2017, le Groupe de travail conjoint syndical-patronal sur la diversité et l’inclusion dans la fonction publique recommandait une série de mesures importantes afin de rendre la fonction publique plus inclusive et plus représentative. L’AFPC, qui faisait partie du Groupe de travail, préconise vivement la mise en œuvre de toutes ces recommandations.
Il est essentiel de respecter la dignité et les droits des personnes ayant un handicap dans toutes les sphères —milieux de travail, syndicats, accès au logement, aux services gouvernementaux et aux services privés— et de tenir compte de leurs besoins en amont. Les personnes ayant un handicap et leurs alliés doivent maintenir leurs efforts pour éliminer les obstacles à l’accessibilité au Canada.