Alors que le gouvernement Carney s’apprête à abolir potentiellement des dizaines de milliers de postes dans la fonction publique fédérale, un nouveau sondage pancanadien commandé par l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) révèle que la population canadienne s’inquiète de l’impact de ces coupes sur des services publics déjà fragilisés et souhaite parler à de vraies personnes, pas à des robots, lorsqu’elle accède aux services publics.
Réalisé par Crestview Strategy en septembre auprès de 2 000 adultes, le sondage montre que la majorité des répondantes et répondants (51 %) s’oppose à des pertes d’emploi de cette ampleur. Interrogées sur les compressions budgétaires de 15 % prévues dans la plupart des ministères, plus de personnes se sont dites préoccupées (45 %) qu’optimistes (19 %) quant à l’impact sur les services publics et les emplois. La majorité (60 %) estime que le gouvernement devrait donner la priorité à la réduction du coût de la vie.
« Les gens ne veulent pas que le gouvernement coupe dans les services sur lesquels ils comptent — ils veulent qu’il se concentre sur le coût de la vie », déclare Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Ce sondage confirme ce que nous entendons depuis des mois : les gens voient chaque jour la pression sur les services publics et savent que les coupes ne feront qu’aggraver la situation pour tout le monde. »
Parmi leurs préoccupations, les répondants ont cité la réduction de l’accès aux services publics et l’allongement du temps d’attente (33 %), la perte potentielle d’emplois et la hausse du taux de chômage (30 %), ainsi que des inquiétudes concernant la qualité et l’efficacité des services publics (16 %). Une majorité estime également que les ministères offrant des services de première ligne — comme la santé publique (66 %), l’inspection des aliments (61 %), les passeports et les prestations (61 %), la protection de l’environnement (51 %), l’administration des impôts (55 %) et les parcs nationaux (50 %) — devraient être protégés.
Ces résultats témoignent du sentiment général que les services publics fédéraux ne sont pas gonflés, mais plutôt sous-dotés et sous pression, ce que la majorité des répondantes et répondants ont confirmé.
Principaux résultats
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L’inflation domine les préoccupations publiques : 60 % des répondants estiment que la réduction du coût des biens essentiels et de la nourriture devrait être la priorité du gouvernement fédéral, contre seulement 28 % qui privilégient la réduction des dépenses gouvernementales.
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Les préoccupations dépassent l’optimisme : plus de 45 % s’inquiètent de l’impact des compressions sur les services publics, contre seulement 19 % qui se disent optimistes. Les jeunes de 18 à 34 ans sont les plus préoccupés (54 %).
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Des services publics sous pression : 64 % considèrent que les services fédéraux sont surchargés et accusent du retard, et 48 % estiment que les services à la population manquent de personnel.
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Confiance envers les humains : 56 % préfèrent qu’une personne — et non l’intelligence artificielle — gère leurs impôts, leurs prestations et leur pension.
« Le message est clair : la grande majorité des gens font confiance aux fonctionnaires et les soutiennent, ajoute Sharon DeSousa. Ils reconnaissent la valeur du travail accompli chaque jour par nos membres et ne veulent pas que le gouvernement affaiblisse davantage les services en imposant des coupes ou en remplaçant des emplois par des solutions automatisées. »
Le sondage repose sur une enquête pancanadienne menée en ligne du 14 au 18 septembre auprès d’un échantillon de 2 000 adultes. Des quotas et des pondérations ont été appliqués afin de refléter la population selon l’âge, la région et le genre, conformément aux données du Recensement. Un échantillon comparable tiré aléatoirement comporterait une marge d’erreur de ± 2,2 %, 19 fois sur 20.

