Dans une lettre ouverte adressée au premier ministre Trudeau, l’AFPC et d’autres syndicats, des groupes de défense des droits de la personne, des organismes confessionnels et des personnalités canadiennes ont enjoint au gouvernement canadien de dénoncer le terrorisme d’État aux Philippines. Ils exigent aussi que le gouvernement cesse toute collaboration avec les forces militaires et policières du pays et leur retire son soutien. Selon les signataires de la lettre, le gouvernement Trudeau doit faire passer les droits de la personne, qu’il a promis de promouvoir, avant toute coopération actuelle et future avec l’administration Duterte.
Le 7 mars dernier, qualifié de « dimanche sanglant », les forces policières et de sécurité ont tué neuf militants sociaux et en ont arrêté sept autres. Elles ciblaient des syndicalistes, des leaders paysans et des défenseurs des droits de la personne dans le cadre d’une campagne visant à mâter la résistance au président Rodrigo Duterte et à la classe dirigeante qu’il représente.
Ce massacre s’inscrit clairement dans le cadre des campagnes dites anti-insurrectionnelles et antiterroristes du président Duterte, qui sont de plus en plus brutales. Des groupes internationaux et locaux de défense des droits de la personne, ainsi que des experts des Nations Unies, ont signalé que ces campagnes ne font plus aucune distinction entre les rebelles armés et les opposants politiques, leaders syndicaux et autres militants pour la justice sociale.
Les violences extrajudiciaires sont la signature du régime de Duterte, qui a tué plus de dix mille personnes, pour la plupart des citadins pauvres, dans la soi-disant lutte contre le trafic de drogue. S’ajoutent à ce triste décompte au moins 300 agriculteurs, Autochtones et défenseurs des droits de la personne, dont 55 avocats et juges, assassinés depuis l’accession au pouvoir de Duterte en 2016.
La diplomatie discrète n’est plus une option avec le régime de Duterte : le gouvernement Trudeau doit agir immédiatement. Le rapport complet est disponible en anglais seulement.