L’AFPC, plus important syndicat fédéral au pays, a déposé une plainte exhaustive auprès de la Commission canadienne des droits de la personne au nom de tous les fonctionnaires noirs qu’elle représente. Cette plainte conteste des décennies de discrimination systémique, de propos racistes, de microagressions et de politiques et pratiques qui ont injustement compromis la carrière de ces travailleuses et travailleurs.  

« Ça fait des décennies que les fonctionnaires fédéraux noirs endurent le racisme, le manque d’avancement et l’hostilité au travail », déplore Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Au lieu de corriger le tir, le gouvernement s’est battu devant les tribunaux dans l’espoir d’enterrer leurs revendications. On ne reculera pas avant qu’il soit forcé de rendre des comptes et que nos membres obtiennent justice. »  

Le gouvernement fédéral néglige la lutte contre le racisme anti-noir dans ses milieux de travail depuis longtemps et n’a adopté aucune mesure efficace pour mettre fin :  

  • aux commentaires racistes, aux microagressions et aux comportements discriminatoires; 
  • à la surveillance accrue et aux mesures disciplinaires disproportionnées; 
  • au rejet ou à la minimisation des plaintes de discrimination et de harcèlement; 
  • aux obstacles à l’embauche et à l’avancement; 
  • à l’accès inégal à la formation, au mentorat et au perfectionnement professionnel; 
  • aux mécanismes de dotation empreints de préjugés. 

La plainte du syndicat fait suite au rejet récent du recours collectif intenté par des fonctionnaires fédéraux noirs, un résultat pour lequel le gouvernement fédéral s’est battu bec et ongles, même après avoir admis la présence de racisme anti-noir au travail et dans la société. L’AFPC a fourni du soutien financier et juridique au Recours collectif noir, en plus de demander publiquement au gouvernement de régler l’affaire.  

Le gouvernement fédéral a dépensé plus de 10 millions de dollars en frais juridiques pour prévenir l’autorisation du Recours collectif noir. 

L’AFPC a choisi la voie juridique pour exiger que le gouvernement élimine le racisme anti-noir dans ses milieux de travail et dédommage les membres noirs du syndicat pour les préjudices qu’ils ont subis. L’AFPC revendique des changements de fond aux politiques et pratiques en matière de dotation et d’avancement professionnel, des mesures de responsabilisation plus robustes et la fin des pratiques discriminatoires qui nuisent aux fonctionnaires noirs et à leurs familles depuis des générations.   

« Les travailleuses et travailleurs noirs subissent des torts économiques et psychologiques depuis longtemps », ajoute DeSousa. « Il est temps que le gouvernement admette ses torts et répare un système qui ne fonctionne manifestement pas. »  

L’AFPC est le principal syndicat fédéral du pays et représente plus de 240 000 travailleuses et travailleurs, dont 185 000 à la fonction publique fédérale. À ce titre, elle est bien placée pour repérer et contester les pratiques discriminatoires qui nuisent aux fonctionnaires fédéraux noirs. La plainte qu’elle vient de déposer est l’un des points forts de la lutte pour la justice et reflète la volonté du syndicat de s’attaquer au racisme anti-noir là où il se trouve.

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