L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) se réjouit du rapport final découlant de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Le rapport, présenté lors d’une cérémonie tenue le 3 juin, soutient que la violence envers les femmes et les filles autochtones constitue un « génocide canadien ». Il contient de nombreuses recommandations destinées au gouvernement, aux services de police et à la population.
Selon la commissaire en chef, Marion Buller, un changement de paradigme est nécessaire pour abolir le colonialisme qui règne au sein de la société canadienne et les collectivités autochtones doivent recevoir suffisamment de fonds et de ressources pour améliorer la sécurité sociale et économique de tous et toutes. Le rapport établit une distinction entre les expériences uniques des Premières nations, des Inuits et des Métis et celles des personnes 2ELGBTQQIA autochtones.
Le rapport conclut que « ces atteintes et ces violations ont mené à un déni de la sécurité et de la dignité humaine ».
Recommandations d’envergure
Le rapport renferme 231 recommandations pour mettre fin à la violence envers les femmes et les filles autochtones et les personnes 2ELGBTQQIA autochtones.
Parmi celles-ci, on trouve deux revendications clés de l’Association des femmes autochtones du Canada, appuyées par la campagne de la robe rouge : un plan d’action national pour mettre fin à la violence et la participation des peuples autochtones, y compris des familles et des survivantes, à l’élaboration et à la mise en œuvre du plan d’action.
Autres recommandations :
- Mise en œuvre des instruments internationaux que le Canada a ratifiés.
- Création d’un poste d’ombudsman national des droits des Autochtones et des droits de la personne et mise sur pied d’un tribunal national des droits des Autochtones et des droits de la personne.
- Mise en œuvre d’un plan d’action national pour assurer un accès équitable à l’emploi, à l’eau potable, au logement, à l’éducation, à la sécurité et aux soins de santé.
- Revenu garanti pour tous les peuples autochtones.
- Mise en place d’un financement à long terme afin de promouvoir des programmes d’éducation et des campagnes de sensibilisation portant sur la prévention de la violence.
- Reconnaissance des langues autochtones comme langues officielles pour qu’elles bénéficient du même statut et des mêmes protections que le français et l’anglais.
- Réformes en profondeur du système de justice et des services de police pour veiller à ce que les incidents soient pris davantage au sérieux par la justice.
- Congés payés et prestations d’invalidité prévus par la loi pour traiter les traumatismes des victimes de crimes et d’incidents traumatisants.
- Intervention efficace dans les situations d’exploitation sexuelle, de traite de personnes et de violence.
Lors de la cérémonie, la commissaire Buller a appelé l’ensemble des Canadiens et des Canadiennes à :
- Lire le rapport
- Dénoncer le racisme, le sexisme et la violence
- Exiger des comptes des gouvernements
- Participer au processus de décolonisation en apprenant la véritable histoire du Canada.
L’AFPC réclame aussi des actions
Pendant plus de dix ans, des militants et militantes et des membres de l’AFPC ont réclamé une véritable enquête sur la disparition et l’assassinat de plus de 1 200 femmes et filles autochtones depuis 1980. Nos membres peuvent être fiers du travail accompli pour rendre justice aux femmes et aux filles autochtones et aux personnes 2ELGBTQQIA autochtones.
L’AFPC examinera le rapport et ses recommandations et fournira plus d’information au cours des prochaines semaines.
Nous encourageons l’ensemble de nos membres et de la population canadienne à lire le rapport pour favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones au pays.