En annonçant la suppression de 3 300 postes, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) porte un sérieux coup aux services publics dont dépendent les familles, les entreprises et les collectivités du pays, alertent l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) et le Syndicat de l’Emploi et de l’Immigration du Canada (SEIC), un de ses Éléments.
IRCC s’est montré avare de détails quant aux postes visés, se contentant de dire qu’on en saurait plus à la mi-février.
« Ces coupes massives compromettent l’accès à des services essentiels, en plus d’aggraver la crise de l’immigration », met en garde Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Ce n’est pas la première fois que des compressions majeures dans la fonction publique nuisent aux personnes les plus vulnérables et laissent des milliers de travailleuses et travailleurs dans l’incertitude, ne sachant pas s’ils seront au chômage dans un mois. »
Le personnel d’IRCC est indispensable pour traiter les demandes de citoyenneté, de résidence permanente et de passeport, mener des entrevues et attirer les talents nécessaires au développement économique.
« Le mois dernier, les délais de traitement des dossiers d’immigration atteignaient des sommets, et les suppressions annoncées ne feront qu’empirer la situation », explique Rubina Boucher, présidente nationale du SEIC. « Personne ne sera épargné : les familles en attente de réunification, les entreprises subissant la pénurie de main-d’œuvre et le système de santé en manque criant de personnel qualifié. »
L’AFPC et le SEIC exhortent le gouvernement à collaborer à la recherche de solutions. Il pourrait notamment troquer la sous-traitance coûteuse pour l’expertise interne, et ainsi renforcer le système d’immigration dont dépend l’avenir de notre société.
Cette vague de compressions est la plus récente d’une série de réductions des effectifs qui s’inscrivent dans l’initiative visant à recentrer les dépenses gouvernementales. Le budget 2023 prévoyait des coupes de 15 milliards de dollars dans les programmes et les services gouvernementaux sur quatre ans, auxquelles s’ajoutent 3 milliards de réductions annoncées dans l’Énoncé économique de l’automne dernier.
Les suppressions à IRCC sont les plus importantes jusqu’à maintenant, mais d’autres devraient suivre, car les ministères fédéraux ont reçu la consigne de couper partout où ils le peuvent. En novembre, l’Agence du revenu du Canada a d’ailleurs annoncé d’importantes restrictions budgétaires menant à la fin prématurée de 600 emplois contractuels.
« Protéger les services publics essentiels devrait être une priorité pour le gouvernement et pour tout parti convoitant le pouvoir, ajoute Mme DeSousa. Couper dans les services, ça affecte non seulement les fonctionnaires, mais aussi toutes les personnes qui en ont besoin. »