Les récentes compressions annoncées à Emploi et Développement social Canada (EDSC) et à l’Agence du revenu du Canada (ARC) mettent en péril les services publics qu’utilise la population chaque jour.
Hier, EDSC a informé son personnel que 800 postes à durée déterminée seront éliminés à Service Canada le 27 juin. Plus tôt dans la journée, l’ARC a annoncé qu’elle coupera 300 postes et qu’elle étudie la possibilité d’en supprimer 300 autres.
« En campagne électorale, les libéraux ont promis de plafonner la taille de la fonction publique, et non de la réduire. Mais toutes les semaines, des centaines de fonctionnaires fédéraux perdent leur emploi », dénonce Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Le premier ministre Carney doit tenir parole et arrêter de sabrer dans les services dont dépend la population – surtout sans analyse adéquate ni preuves solides à l’appui. »
Retards à venir du côté des passeports
L’AFPC et deux de ses Éléments, le Syndicat des employées et employés nationaux (SEN) et le Syndicat de l’Emploi et de l’Immigration du Canada (SEIC), préviennent que les compressions nuiront considérablement à la rapidité et à l’accessibilité des services.
« Si on élimine des centaines de postes à Service Canada, il va manquer de personnel pour traiter les demandes de passeport en temps opportun », explique Alicia Kang, présidente nationale du SEN. « Ces coupes ne feront qu’allonger les délais et les retards – on est loin de “l’efficacité gouvernementale” promise par le premier ministre et son nouveau cabinet. »
« Au lieu de constituer un effectif stable et expérimenté, le gouvernement nous plonge dans l’incertitude et le chaos », déplore Rubina Boucher, présidente nationale du SEIC. « Les travailleuses et travailleurs ont droit au respect et à la sécurité – et le public, à des services fiables. »
Moins de services aux particuliers et aux entreprises à l’ARC
La plus récente annonce porte un coup dur aux capacités internes de l’ARC, et en particulier aux services d’analyse, de conformité et de soutien opérationnel, en portant le total de postes abolis à 3 000 en six mois.
« Combien d’emplois faudra-t-il supprimer? À quel point le service devra-t-il se détériorer pour que le gouvernement revienne sur sa décision? Il faut réinvestir dans la qualité des services publics – pas les démanteler », tonne Marc Brière, président national du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt (SEI).
Urgence d’agir
L’AFPC exhorte le premier ministre Carney à stopper l’hémorragie, à consulter les syndicats et à élaborer un plan d’action pour renforcer la fonction publique. Des coupes irréfléchies sans véritable consultation ni planification ne feront qu’empirer les choses pour la population, qui compte sur ces services indispensables.
Entre-temps, nous continuerons à talonner le gouvernement et à lutter pour la protection de notre filet de sécurité.