Justice sociale et COVID-19 : l’AFPC propose une nouvelle aide

Plus que jamais, la COVID-19 a souligné l’importance des efforts humanitaires de l’AFPC et de son Fonds de justice sociale (FJS) dans le monde entier. La pandémie a révélé de profondes inégalités structurelles dans notre société : la prolifération du travail précaire touchant les jeunes, les femmes et les travailleurs racialisés; le manque de logements abordables et d’eau potable dans les communautés autochtones; ainsi que la privatisation et la détérioration des soins aux personnes âgées. La pandémie n’a peut-être pas causé ces injustices, mais elle les a exacerbées et a mis en évidence les inégalités d’un système qui a longtemps privilégié les profits au détriment des gens.

Le FJS a créé un fonds d’urgence et de relance COVID-19, auquel l’AFPC verse une contribution paritaire. L’objectif est de s’attaquer aux problèmes urgents des communautés vulnérables qui ne bénéficient pas des programmes d’aide mis en place au Canada et à l’étranger.

Le FJS travaille en étroite collaboration avec les alliés et les communautés afin d’étendre les programmes en vigueur et de trouver de nouvelles façons de lutter contre les inégalités.

Au Canada

La pandémie a révélé les nombreuses failles des programmes de l’État et de l’économie de marché libre, qui laissent tant de communautés dans le besoin. Voyant que la COVID-19 frappait plus durement les groupes marginalisés, l’AFPC et le FJS sont rapidement intervenus pour combler les lacunes des programmes d’aide fédéraux. Durant la première vague de la pandémie, le FJS a soutenu plusieurs efforts déployés à l’échelle nationale : le projet Pandemic Watch de Canada sans pauvreté; la campagne Mord ça! de Dignité pour toutes; le nouveau Réseau national du droit au logement; et la campagne d’ACORN pour mettre fin aux expulsions liées à la COVID-19 dans sept villes canadiennes.

Pour soutenir les initiatives locales, le FJS a apporté une aide à la banque alimentaire de la Société Abluqta à Baker Lake, au Nunavut. Cette dernière était submergée en raison de la fermeture des mines et du chômage résultant de la pandémie. Le FJS a également soutenu Justice for Migrant Workers, un collectif qui fournit des paniers alimentaires, de l’équipement de protection individuelle, des séances d’information et du soutien juridique aux travailleurs agricoles migrants touchés par la COVID-19, dans le sud de l’Ontario. À Ottawa, le FJS a aidé le Centre Amethyst pour femmes toxicomanes à faire la transition d’un service social en personne à un service virtuel. Plusieurs initiatives pancanadiennes menées par le FJS pour lutter contre la pauvreté s’attaquent également aux défis liés à la pandémie.

À l’étranger

Le FJS travaille avec plusieurs organismes reconnus pour l’aide qu’ils apportent à leurs membres et à leurs communautés. En raison de la COVID-19, ces organismes doivent surmonter de grands obstacles pour assurer la sécurité de leurs communautés et garantir la disponibilité des ressources alimentaires et sanitaires. Parallèlement, ils continuent à défendre les droits des travailleurs, l’autonomisation des femmes et les droits sur les terres et l’eau.

Camps de réfugiés

Un des premiers appels qu’a reçus le FJS provenait d’OXFAM Canada, qui travaille déjà dans certains des camps de réfugiés les plus précaires et surpeuplés du monde. Dans ces camps, les gens luttent désespérément pour répondre à des besoins fondamentaux : avoir accès à de l’eau potable, des aliments nutritifs, des soins de santé, un abri sûr, etc. 

Soutien aux travailleurs touchés par la COVID-19 

Bangladesh : En mars, Kalpona Akter, du Centre de solidarité ouvrière du Bangladesh, a alerté le FJS que des fabriques de vêtements fermaient leur porte. Des millions de travailleurs de l’industrie textile ont été temporairement mis à pied, contraints de rentrer dans leurs villages les poches vides et incapables de percevoir leur salaire ou leur indemnité de départ. Les syndicats canadiens ont fait pression sur les gouvernements et les marques et détaillants canadiens pour qu’ils respectent leurs engagements envers les fournisseurs et les travailleurs et payent les commandes ou en cours de production. Le fonds de solidarité internationale du Canada (Canadian Labour Funds) a amassé 100 000 $ pour appuyer le Centre de solidarité ouvrière du Bangladesh, qui a fourni des trousses d’hygiène et des paniers alimentaires à 15 000 travailleurs et leurs familles.

Zimbabwe : Le FJS et le Fonds de justice mondiale du SCFP soutiennent conjointement le Syndicat des travailleurs de la santé du Zimbabwe, dont les membres sont victimes d’intimidation et de menaces de licenciement du gouvernement d’Emmerson Mnangagwa. Le soutien vise à renforcer le pouvoir de négociation du syndicat pendant la COVID-19 pour : améliorer les conditions de travail et les salaires des travailleurs de la santé, obtenir de l’EPI, réintégrer les travailleurs mis à pied et mettre fin à l’intimidation exercée par l’employeur.

Mexique : Le FJS a versé des fonds à un organisme de défense des droits du travail pour atténuer les conséquences économiques de la pandémie sur les ouvrières des usines situées à la frontière nord du Mexique. L’objectif est de surveiller les travailleuses peu en moyens qui risquent de subir de la violence conjugale, d’acheter du matériel de communication pour une meilleure coordination entre les organisateurs, et de distribuer des masques, des désinfectants, des médicaments et de la nourriture aux ouvrières.

Palestine : Le FJS s’est joint à d’autres syndicats canadiens pour financer la distribution de nourriture et de trousses d’hygiène à 1 000 familles démunies de travailleurs palestiniens, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Ce programme a non seulement aidé les travailleurs durement touchés par la COVID-19, mais a également permis de maintenir les liens avec les syndicats. Chaque matin, les membres du syndicat se rendent aux points de contrôle pour voir les travailleurs et leur fournir de la nourriture, des trousses d’hygiène et des renseignements sur les mesures de protection – y compris un soutien juridique s’ils sont expulsés d’Israël en raison de la COVID-19.  

Peuples autochtones et d’ascendance africaine

Colombie : Le FJS a soutenu des femmes autochtones Wayuu en distribuant de la nourriture et des articles sanitaires aux communautés touchées par l’exploitation minière à Guajira.    

Le FJS a aussi financé une aide alimentaire d’urgence pour les communautés autochtones Inga de Villagarzon, à Putumayo. Ces communautés sont victimes des menaces incessantes des forces de sécurité colombiennes, des intérêts pétroliers de l’Alberta et des graves pénuries alimentaires dues à la COVID-19. L’aide a également permis de distribuer des trousses de biosécurité et d’alimentation, et de financer des projets d’élevage à petite échelle pour 900 familles touchées par les pénuries alimentaires. 

Guatemala : Le FJS et le Fonds humanitaire des Métallos ont versé 20 000 $ pour renforcer la sécurité alimentaire de 500 familles mayas en situation d’extrême pauvreté, pendant la COVID-19. Le Comité Campesino del Altiplano du Guatemala (CCDA), partenaire de longue date de l’AFPC, a notamment distribué des denrées alimentaires d’urgence, des trousses d’hygiène, des semences et de la volaille. Ce projet offre également une formation pour assurer une production alimentaire durable.  

Honduras : Le FJS a contribué au fonds d’urgence COVID-19 de Rights Action, qui soutient les communautés autochtones du Honduras et du Guatemala, et les alliés. En pleine pandémie, les gouvernements locaux ont recours à des politiques répressives pour freiner la dissidence, sous le couvert du confinement. 

Le FJS a soutenu 27 centres de santé locaux créés par l’Organisation fraternelle noire du Honduras(OFRANEH) pour faire face à la pandémie. Ces centres, gérés par des dirigeantes de la communauté, fabriquent et distribuent des masques et du désinfectant, plantent des jardins communautaires et cultivent des plantes médicinales pour renforcer le système immunitaire. 

Organismes de défense des droits des femmes et de la personne

Philippines : Le FJS a financé le remplacement des ordinateurs portables, des cellulaires et des appareils photo détruits lors de l’attaque militaire sur les bureaux des défenseurs des droits de l’homme de première ligne, à l’île de Negros. Ce matériel est indispensable à leur protection et à leur travail étant donné que le gouvernement utilise le confinement comme prétexte pour sévir contre les syndicats et la société civile dans tout le pays.

Chili : En réponse à un appel du mouvement féministe chilien « Coordinadora Feminista 8M », le FJS appuie un réseau de dix collectifs et assemblées de femmes qui organisent des initiatives communautaires pour contrer la COVID-19. Ces projets proposent des soupes populaires, des séances d’information, des mesures contre la violence familiale, la protection des populations migrantes et autochtones, la fabrication de masques, et des mesures de protection communautaires dans tout le pays.

Honduras : En collaboration avec le Comité du comté de Simcoe pour la défense des droits du Honduras(SCHRM), les organisateurs communautaires de Tegucigalpa et d’El Progreso ont lancé des programmes alimentaires communautaires. Ceux-ci sont organisés par des citoyennes qui militent pour la justice sociale et qui veillent sur les habitants des quartiers les plus pauvres. Le FJS soutient ces programmes.

Colombie : Le FJS soutient également son partenaire de longue date, l’Association colombienne pour la recherche et l’action sociale (NOMADESC), dans ses efforts de sensibilisation et de prévention de la propagation de la COVID-19 dans les communautés du sud-ouest de la Colombie. Pour ce faire, on distribue de la nourriture, des articles sanitaires et des produits de première nécessité. De plus, on offre des formations pour assurer le respect des directives de santé publique, et surveille les violations des droits de la personne

Salvador : Dans la communauté pacifiste de Bajo Lempa, le FJS finance la distribution de denrées alimentaires d’urgence, de fournitures médicales et d’intrants agricoles à 200 familles.

L’AFPC et le FJS espèrent que la solidarité apportée dans le cadre du fonds d’urgence et de relance COVID-19 permettra d’assurer la vitalité des mouvements sociaux au Canada et à l’étranger en cette période sans précédent. 

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23 Novembre 2020