Aujourd’hui, nous commémorons les personnes trans, bispirituelles, non binaires et de genre non conforme victimes de transphobie qui ont perdu la vie. Le 20 novembre est la Journée du souvenir trans, créée en 1999 par la militante trans Gwendolyn Ann Smith. Cette dernière a organisé une vigile en mémoire de Rita Hester, une femme trans assassinée en 1998. En ce jour, l’AFPC pleure la perte des personnes trans, des partenaires aimants, des parents, des proches et des membres de la communauté.
Bien qu’il y ait eu de nombreux gains récemment pour l’inclusion des personnes trans au Canada, ces personnes, surtout les transféminines racialisées, continuent d’être touchées de manière disproportionnée par la violence fondée sur le genre. La pandémie de COVID-19 n’a fait qu’accentuer la discrimination et les inégalités auxquelles ces personnes sont confrontées.
La COVID-19 et ses effets sur les personnes trans
La pandémie est une période difficile pour tous, mais les personnes trans et non binaires sont frappées encore plus durement. L’accès aux thérapies hormonales et aux chirurgies d’affirmation du genre est particulièrement difficile. Comme de nombreuses personnes trans et non binaires sont plus susceptibles d’occuper un emploi précaire, elles ont également subi une perte de revenus et de sécurité d’emploi.
Selon un sondage mené avant la pandémie, 12 % des répondants ont dit éviter d’aller aux urgences parce qu’ils/elles/iels étaient trans ou non binaires. La discrimination et ces obstacles préexistants en matière de santé sont aggravés par la pandémie de COVID-19.
Les personnes trans et non binaires sont également exposées à davantage de violence à la maison en raison du confinement. De plus, les mesures de distanciation sociale ont eu des effets néfastes sur la santé mentale de bon nombre d’entre elles.
Personnes trans et non binaires racialisées
Les études montrent que les personnes trans et non binaires au Canada sont confrontées à plus de défis et de discrimination. En 2019, Trans Pulse Canada a réalisé un sondage auprès de 2873 personnes trans et non binaires au pays. Les répondants racialisés ont fait état de niveaux plus élevés de discrimination, de violence et d’agression que les répondants non racialisés; 73 % se méfiaient des services de police et s’attendaient à être traités injustement par le système juridique. Près de trois répondants sur quatre ont été victimes de harcèlement verbal au cours des cinq dernières années.
Beaucoup de personnes trans noires ont l’impression d’être ciblées et harcelées par la police de manière disproportionnée.
Le décès récent de Coco, une femme trans noire de 30 ans vivant à Toronto (en anglais seulement), alors qu’elle était détenue par le service de police, nous rappelle brutalement les risques auxquels sont exposées régulièrement les femmes trans racialisées.
Quoi faire pour commémorer la Journée du souvenir trans
Vous pouvez prendre part à une vigile le 20 novembre, ou en organiser une, pour honorer la mémoire des personnes trans et de genre non conforme qui ont perdu la vie en raison de la transphobie. Nous vous invitons à participer à une vigile qui se tient en ligne. Si vous y assistez en personne, veuillez respecter toutes les mesures sanitaires en place (port du masque, distanciation, gel désinfectant pour les mains, etc.)
Vous pouvez aussi inciter votre député à adopter une fois pour toutes le projet de loi contre les thérapies de conversion (loi C-6). La thérapie de conversion, pratique dommageable s’il en est, prive les personnes LGBTQ2+ de leur dignité et les dépossède de leur identité en tentant de leur en imposer une autre. Elle fait du tort aux enfants et aux adultes et détruit les familles. Vous pouvez en savoir plus en consultant le document Conversion therapy in Canada (en anglais seulement), qui a été approuvé par l’AFPC.
Autres mesures
Il existe d’autres façons d’appuyer au quotidien les personnes trans et de genre non conforme :
- Démontrez votre solidarité en respectant les personnes trans qui vous entourent.
- Ne présumez jamais du pronom d’une autre personne; utilisez le pronom choisi par la personne.
- Partagez vos pronoms avec les nouvelles personnes que vous rencontrez en signe de solidarité.
- Ajoutez vos pronoms dans votre signature électronique, votre carte professionnelle ou durant les visioconférences.