Grippe aviaire : la réponse du Canada dépend des services publics

Cette semaine, 140 personnes travaillant au Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg ont perdu leur emploi. Or, c’est le printemps, ce qui signifie que nous assisterons bientôt au retour d’oiseaux migrateurs, fort probablement infectés par la souche H5N1. Afin d’être prêt à intervenir, le gouvernement doit pouvoir compter sur le savoir-faire de ses fonctionnaires.  

Les coupes dans la fonction publique menacent le travail de scientifiques, de microbiologistes et d’épidémiologistes, dont les recherches sont essentielles pour pouvoir réagir rapidement en cas d’éclosion de maladies zoonotiques (qui se transmettent de l’animal à l’humain).  

Le gouvernement a le devoir de protéger la population en veillant à ce que les autorités de santé publique du pays soient prêtes à faire face à une telle menace.  

L’heure est à la vigilance, pas aux compressions. Couper dans les services publics ne fera qu’affaiblir la capacité du gouvernement à intervenir.  

Avec le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé et les compressions et les licenciements aux National Institutes of Health sanctionnés par l’Administration Trump, le Canada a l’occasion de devenir un chef de file mondial en matière de santé publique. Nous pouvons tirer des leçons des erreurs de nos voisins du Sud – à savoir l’éviscération de la fonction publique fédérale menée par Elon Musk et son nouveau département de l’Efficacité gouvernementale (DOGE), qui s’est traduite par des licenciements en masse du personnel chargé d’endiguer l’épidémie de grippe aviaire au département américain de l’Agriculture.  

Le Canada peut faire mieux que des coupes irresponsables qui menacent la santé publique.   

La meilleure façon d’éviter une crise sanitaire, c’est d’y être bien préparé. Pour ce faire, le gouvernement fédéral doit investir les fonds et les ressources humaines nécessaires. Autrement, c’est toute la population qu’il met à risque. 

20 Mars 2025