La dernière fois que le parti conservateur était au pouvoir, les travailleuses et les travailleurs canadiens – notamment ceux qui fournissent des services publics – ont payé un lourd tribut.
En tant que député et ministre, Erin O’Toole a soutenu la réduction inédite des dépenses fédérales entreprise à coup de milliards de dollars par Stephen Harper.
O’Toole entend bien reprendre le flambeau de Harper. Sa plateforme électorale est truffée de mesures visant à « faire des économies » et à rendre le gouvernement « plus efficient ». Comment? En sous-traitant les services publics à des entreprises privées.
Des membres de l’AFPC perdront leur emploi, les multinationales s’enrichiront et les services publics essentiels dont dépendent les Canadiennes et les Canadiens se feront gravement amputer.
Si nous voulons réellement une relance juste et équitable, nous devons poser un regard franc sur le bilan lamentable des conservateurs en matière de services publics.
Compressions dans les services publics
Le Parti conservateur a supprimé 26 000 emplois de la fonction publique en moins de quatre ans, fermant notamment neuf bureaux des Anciens Combattants. C’est la plus importante réduction de personnel à ce ministère dans l’histoire du pays. Qui était alors ministre des Anciens Combattants? Erin O’Toole. Qu’a-t-il fait pour mettre fin à ces compressions? Rien.
Le gouvernement Harper a supprimé des centaines de postes à l’Agence canadienne d’inspection des aliments et à la Défense nationale. Il a sabré dans la Garde côtière et l’Agence des services frontaliers du Canada, mettant ainsi la population canadienne à risque.
Les conservateurs prévoyaient aussi réduire de 2,6 milliards de dollars sur cinq ans le budget d’organismes scientifiques comme l’Agence canadienne d’inspection des aliments, le ministère des Pêches et des Océans, et Environnement Canada. Ils ont radicalement affaibli la réglementation visant à protéger l’environnement, permettant ainsi aux grandes entreprises de polluer plus facilement.
De plus, le gouvernement Harper a réduit drastiquement le personnel de Service Canada, s’engageant dans son budget à retrancher 24 % des effectifs d’Emploi et Développement social Canada (EDSC, autrefois RHDCC) avant 2016. Ce sont les services offerts à la population canadienne qui ont encaissé le coup.
Système de paye Phénix
En 2015, dans la foulée de ces compressions, Stephen Harper a supprimé des centaines de postes de conseillers en rémunération pour adopter le fameux système de paye Phénix . Le fiasco Phénix a causé énormément de stress et d’incertitude financière pour des dizaines de milliers de membres de l’AFPC dont certains ont même dû déclarer faillite.
En revanche, les sous-ministres qui ont réussi à opérer les coupes demandées ont reçu des millions de dollars en primes.
Ce sont les membres de l’AFPC qui en ont payé le prix : incertitude professionnelle, augmentation considérable de leur charge de travail et, pour un trop grand nombre d’entre eux, chômage. La débâcle Phénix a également coûté cher aux contribuables : deux milliards de dollars pour stabiliser un système de paye défaillant.
O’Toole entend reprendre le flambeau de Stephen Harper
Compressions draconiennes dans les services publics. Mise à pied de milliers de fonctionnaires. Voilà le legs de Stephen Harper.
Et, s’il est élu, O’Toole continuera dans la même voie. C’est écrit noir sur blanc à la dernière page de la plateforme du Parti conservateur : « nous allons chercher des façons de faire des économies en rendant le gouvernement plus efficient ».
Deux thèmes sont récurrents dans le programme des conservateurs : « réduire la paperasserie » et travailler plus étroitement avec le secteur privé. Erin O’Toole veut privatiser des services offerts par Santé Canada, Services correctionnels Canada et les Forces armées. Le résultat? Il sera plus difficile de trouver un emploi et certains services publics sur lesquels compte la population canadienne disparaîtront.
Pour les fonctionnaires fédéraux, c’est du déjà vu. Les compressions, la déréglementation et la privatisation mettront un frein à la reprise du Canada et n’aideront pas du tout les travailleuses et travailleurs.
- Lorsqu’il était ministre sous Stephen Harper, Erin O’Toole a voté pour des lois qui s’attaquaient aux travailleuses et travailleurs, aux syndicats et au droit à la négociation collective, y compris celle donnant aux conservateurs le droit unilatéral d’éliminer des conventions collectives les congés de maladie pour les remplacer par un régime de congés de courte et de longue durée.
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Il a aussi voté pour la loi omnibus qui a retiré les augmentations déjà négociées pour nos membres à Revenu Canada et imposé un plafond aux taux de rémunération pouvant être négociés dans la fonction publique.
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Il a voté pour la loi qui supprimait notre droit de négocier collectivement, limitait notre droit de grève et permettait au gouvernement de décider unilatéralement qui a le droit de débrayer.
Votons pour des candidats qui soutiennent les travailleuses et travailleurs
Le Canada a besoin d’un gouvernement qui respecte le droit des travailleuses et travailleurs de se syndiquer et de négocier collectivement et librement – des droits inscrits dans la Charte – et qui établit des normes de travail justes et équitables. Le prochain gouvernement doit faire passer les Canadiennes et Canadiens en premier et investir dans les services publics dont ils ont besoin, pas réduire les dépenses au détriment des fonctionnaires.
Mais ce n’est pas du tout ce que promettent les conservateurs, au contraire. Erin O’Toole va tout simplement reprendre le flambeau de Stephen Harper.
Nous ne pouvons pas laisser faire ça.