Depuis des mois, les reportages sur les inconduites sexuelles au sein des Forces armées abondent dans les médias. L'annonce d'un examen externe indépendant peut être une bonne nouvelle ou une autre tentative de jeter de la poudre aux yeux.
Les plaintes de harcèlement, y compris sexuel, au ministère de la Défense nationale ne viennent pas que des militaires. Il y a aussi nos 19 000 membres civils qui en sont victimes, et l’AFPC-UEDN se bat en leur nom depuis des décennies. Le règlement survenu dans le cadre du récent recours collectif devrait mettre fin au problème, mais il doit s’accompagner d’un changement de culture.
« Les problèmes sont systémiques, ils sont bien ancrés et il faut les régler », déclare Chris Aylward, président national de l’AFPC.
C’est le cas dans bien des casernes incendie des Forces canadiennes.
- À la base militaire de Valcartier, des pompiers ont déposé neuf plaintes de violence au travail, dont huit ont été jugées fondées. Des travailleuses ont également déposé des plaintes de harcèlement sexuel.
- À la base de Suffield, des pompiers ont accusé le chef adjoint de comportements violents. Des plaintes déposées en 2019 n’ont toujours pas été examinées.
- À la garnison Petawawa, les travailleuses doivent partager leur chambre et les toilettes avec leurs collègues masculins parce qu’aucun logement n’a été prévu pour elles. « On nous a dit de ne pas porter plainte et qu’on n’aurait pas de promotion si on alertait le syndicat », confie une travailleuse sous le couvert de l’anonymat par crainte des représailles.
Tandis que notre lutte continue, l’opposition monte. Notre demande d’évaluation du milieu de travail à Valcartier a été très mal accueillie. Avec le roulement élevé parmi les hauts gradés de la Défense nationale, on peut dire adieu à l’entente pour trouver une solution d’ici la fin mars puisqu’un nouveau chef a été nommé à la fin avril. Le ministère doit régler cette crise de toute urgence.
Nous exigeons que la Défense nationale :
- accélère les enquêtes en cours;
- applique les politiques en matière de harcèlement et veille à ce que les agresseurs en subissent les conséquences;
- revoie les systèmes en place et apporte les changements systémiques nécessaires pour corriger la situation.
« Les belles paroles, c’est fini. On ne tolérera plus la réticence du ministère à agir, affirme June Winger, présidente nationale de l’UEDN. Nous nous attendons à ce que le fédéral apporte des changements importants au sein de la Défense nationale pour stopper immédiatement cette culture très dangereuse. »