La crise de l’eau portable à Iqaluit mine la santé mentale et physique de la communauté. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que l’eau est contaminée à Iqaluit et ce ne sera pas la dernière si tous les niveaux du gouvernement n’agissent pas immédiatement.
Cette situation, la quatrième en quatre ans, révèle un problème chronique causé par des infrastructures vieillissantes et de piètre qualité. Les communautés du Nord continuent donc à éprouver des difficultés liées à la qualité de l’eau et à son approvisionnement.
« Cette crise résulte des décennies de promesses trahies et d’inégalités qui continuent d’être le lot des populations inuites et autochtones », affirme Lorraine Rousseau, vice-présidente exécutive régionale de l’AFPC-Nord. « Pourquoi les gouvernements n’ont pas appris pas de leurs erreurs et mis en œuvre les mesures nécessaires pour protéger notre eau et la sécurité de nos communautés? »
Après des années d’immobilisme, il est temps que les trois ordres de gouvernement s’engagent fermement – avec échéancier fixe à l’appui – à régler la question de l’eau potable afin que les communautés du Nunavut ne soient plus touchées par des problèmes persistants de qualité, de contamination et d’approvisionnement.
« L’eau est un droit humain fondamental. Pourtant, à l’heure actuelle, ma famille, mes amis et mes voisins n’y ont pas accès », dit Jason Rochon, président national du Syndicat des employé-e-s du Nunavut (SENu). « Cette situation soulèverait un tollé dans n’importe quelle autre ville canadienne et c’est honteux qu’on en soit arrivés là. Les communautés du Nord méritent mieux. »
Le SENu représente la plupart des membres du personnel de la Ville d’Iqaluit, qui travaillent sans relâche pour résoudre le problème en multipliant les enquêtes, essais et réparations.
Du carburant dans l’eau
La plus récente crise date du début d’octobre, lorsque la Ville a reçu des plaintes au sujet de l’odeur de l’eau et de cas de maladie. Cependant, elle n’a déclaré l’état d’urgence que le 12 octobre, lorsqu’une forte concentration de carburant a été détectée dans un réservoir d’eau qui approvisionne la ville.
La population d’Iqaluit n’est pas au bout de ses peines : elle ne peut toujours pas boire l’eau du robinet ni s’en servir pour cuisiner, même en la bouillant. Des malades ont dû se faire soigner hors du territoire puisque le personnel hospitalier ne peut pas se laver les mains ni stériliser ses instruments.
L’était d’urgence à Iqaluit est prolongé jusqu’au 27 octobre.