Crise des droits de la personne : le Canada doit cesser tout soutien à l’armée et à la police philippines

Après le massacre du dimanche sanglant qui a eu lieu en mars dernier, l’AFPC et d’autres syndicats, des groupes de défense des droits de la personne, des organismes confessionnels et des personnalités canadiennes ont enjoint au gouvernement canadien de dénoncer le terrorisme d’État aux Philippines.  

L’AFPC s’est engagée depuis longtemps à défendre les droits des travailleuses et des travailleurs du monde entier. Dans le cadre de cette initiative, l’AFPC siège au sous-comité d’Investigate PH, un projet de grande envergure qui se penche sur la situation des droits de la personne aux Philippines. Le groupe mène actuellement des enquêtes indépendantes sur les violations des droits de la personne aux Philippines, et les résultats finaux seront communiqués au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies lors de sa réunion prévue en septembre. 

Le deuxième rapport qu’a récemment publié Investigate PH démontre clairement que la violence politique sanctionnée par l’État continue de s’intensifier. La lutte contre le trafic de drogue de l’administration Duterte a malheureusement conduit la police à tuer des milliers de personnes pauvres vivant en milieu urbain. Des centaines de milliers d’autochtones, de personnes à faible revenu et de défenseurs des droits de la personne et des droits fonciers sont chassés, terrorisés, emprisonnés et tués par le gouvernement. Et pourtant, les survivants prennent courageusement la parole pour faire connaître leur situation au monde entier.

Dans une longue liste de recommandations, Investigate PH demande notamment aux Nations Unies de :

  • tenir le gouvernement des Philippines responsable des milliers d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements et de disparitions, d’arrestations et de détentions illégales, de harcèlement et d’autres violations des droits de la personne et du droit humanitaire international sanctionnées par l’État;
  • s’assurer que le gouvernement soit tenu responsable des violations des droits de la personne et du droit humanitaire international;
  • faire en sorte que le président Rodrigo Duterte soit tenu pénalement responsable des ordres officiels, renforcés par ses déclarations publiques, de tuer les toxicomanes et les dissidents. Ces ordres ont enhardi les agences de sécurité de l’État et d’autres organismes gouvernementaux à étouffer toute contestation. 

En parallèle, des organismes canadiens soutenant Investigate PH ont envoyé une lettre au ministre des Affaires étrangères pour exprimer leur inquiétude face à l’escalade des violations des droits de la personne aux Philippines. Nous exhortons le gouvernement de Justin Trudeau à intervenir en suspendant toute assistance et formation militaire et policière, jusqu’à ce que le respect des droits de la personne et du droit humanitaire international soit rétabli aux Philippines. Nous demandons également au gouvernement fédéral de faire passer les droits de la personne avant toute coopération actuelle et future avec l’administration Duterte. 

En tant que membres et militants syndicaux, nous vous encourageons à vous renseigner sur la détérioration de la situation aux Philippines et à soutenir le travail d’Investigate PH.

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23 Juillet 2021