L’AFPC demande aux gouvernements fédéral et territoriaux de prendre des mesures immédiates afin d’améliorer l’accès aux soins de santé et au logement dans les collectivités du Nord afin de protéger la population contre la COVID-19.
Les travailleuses et les travailleurs de la santé dans le Nord canadien doivent également avoir à leur disposition tout le matériel médical d’urgence nécessaire, comme des tests de diagnostic, des masques, du désinfectant pour les mains, des ventilateurs et tout autre matériel qui peut aider à gérer une éclosion.
De plus, toute personne qui n’offre pas des « services critiques » devrait pouvoir travailler à partir de la maison afin d’aider à prévenir la contagion.
Le 18 mars, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il consacrerait 305 millions de dollars à la gestion de la pandémie dans les collectivités autochtones. Toutefois, on en sait encore très peu sur la façon dont les fonds seront répartis.
Si le virus continue à se propager dans les trois territoires, un grand nombre de collectivités du Nord sont particulièrement à risque en raison du manque d’infrastructure, de logement, de soins de santé et d’autres services publics.
Les autorités de santé publique craignent un taux de mortalité beaucoup plus élevé au sein des collectivités du Nord advenant une propagation du coronavirus.
Les peuples autochtones présentent un taux plus élevé de prédisposition à la tuberculose, à la maladie pulmonaire obstructive chronique, à la malnutrition et au diabète. De plus, de nombreuses collectivités du Nord sont aux prises avec une pénurie chronique de professionnels de soins de santé, notamment de personnel infirmier.
Si l’état d’urgence sanitaire a été déclaré au Yukon, au Nunavut et dans les Territoires du Nord‑Ouest, elle doit toutefois être accompagnée de mesures proactives afin de protéger les travailleuses et les travailleurs de soins de santé et la population qu’ils desservent.
Il faut aussi prévoir des ressources pour pallier la crise du logement dans le Nord. Les logements actuels sont surpeuplés, ce que rend l’isolement volontaire impossible en cas d’infection.
Un autre défi des résidents des collectivités isolées ou desservies par la voie des airs est d’avoir à se déplacer vers les grands centres urbains pour leurs rendez-vous médicaux. Durant la crise du H1N1 en 2009, les patients qui ont dû voyager pour se rendre à leurs rendez-vous médicaux ont été identifiés comme étant la source de l’éclosion de la grippe dans les collectivités autochtones isolées.
Le gouvernement doit aussi prendre des mesures pour contrer l’insécurité alimentaire croissante dans le Nord et empêcher une hausse marquée du coût des aliments en raison de la COVID-19. L’AFPC félicite les détaillants du Nord comme la North West Company qui ont pris l’initiative de geler les prix de la nourriture pour une période de 60 jours.